En fait, en payant mon ticket de cinémas, je m'attendais à des élucubrations esthétiques sans grands intérêts, ou à des discours sur l'importance de la vie...
Je ne saurais trop m'étendre avec une critique complète et minutieuse du film car je ne l'ai pas vu et observé, mais vécu.
Ne croyant absolument pas aux " Fins du mondes et autres joyeusetés " qui déferlent en ce moment, je ne pensais pas pouvoir être touchée à ce point là par ce sujet...
Et c'est en quoi le film de Trier est très intelligent, et différent. Il ne s'agit ni d'une fin du monde apocalyptique où tous les gens meurent éventrés par les événements météorologiques, ni encore d'un discours borné et vu et revu sur le : " Comment réellement profiter de la vie lorsqu'il nous reste que quelques jours à vivre." Pas du tout. D'ailleurs, les protagonistes ne sont au courant de cette fin du monde que vers la fin du film. Au moment où il n'y a plus du tout d'espoir, même si Claire ( Charlotte Gainsbourg que j'admire tant pour sa douceur et sa force ) essaye tout de même en vain de sauver son fils.
Je ne pensais réellement pas que j'allais me retourner sur mon siège, me sentir oppressée, en danger. Tout y participe : la beauté des décors, et des acteurs peut-être aussi, que l'on voit s'éteindre, et le son, surtout le son.
Il me semble, mais je ne saurais l'affirmer, qu'a un moment du film, le vrombissement perpétuel ( qui est présent dans quasiment tous les films si on y prête attention ) disparait subitement, pour laisser place au calme plat et angoissant, bien que les voix des acteurs soient toujours présentes.
Comment alors ne pas parler des dernière minutes, où, il faut le voir ( au cinémas ! ) pour le croire, vous prenez réellement une planète dans la tête. Tant sonore que visuelle, qui m'a partagé entre l'envie de vivre cette expérience jusqu'au bout, et celle de me boucher les oreilles et de me cacher les yeux.
Enfin, il est étrange de constater que ce film à eu un tel impact sur moi même, que j'en ai au final oublié cette famille, qui pourrait être la votre, la mienne. Même si la première partie avait quelques aspect qui auraient pus m'irriter, la deuxième partie m'a l'a fait voir sous un jour nouveau, puis oublier, pour me concentrer sur mon angoisse, et aussi il faut le dire, sur la beauté des images.
Il y a beaucoup plus de choses à dire, mais en voici la première et très forte impression.