Mémoires d'une geisha ou comment faire un film américain au Japon

Je suis fan du Japon. On peux facilement me qualifier d'Otaku. J'aime tout ce qui se rapporte à ce pays magnifique. J'ai vu de nombreux dramas (des très bons ainsi que des trèès mauvais) ce qui m'a donné une petite idée du cinéma au Japon. J'avais par ailleurs eu l'occasion de voir comment le Japon étais perçu a travers des films occidentaux. (tels que ''Stupeurs et tremblements'') Jusque là, rien de mauvais, mais rien qui m'ai vraiment marqué. J'ai été récemment amenée à m’intéresser de plus près au monde de celles qu'on appelle les Geishas. Figures emblématiques de beauté et de sensualité au Pays du soleil levant, ce sujet m'a toujours beaucoup intriguée. J'ai regardé de nombreux documentaires et autres sources d'informations, et peu a peu, j'en ai beaucoup appris sur elles. Et c'est donc comme ça que j'ai découvert ce film. Je me suis renseignée dessus et j'ai pu constater que la critique est extrêmement mitigée. Je ne suis d'habitude pas influençable, mais lisant diverses critiques sur ce film, j'ai eu pas mal d’appréhensions avant de le regarder. Mais passons donc à la critique : (attention, ça va méchamment spoiler)

Rien ne me prédestinait à devenir Geisha

C'est donc l'histoire de Chiyo, une fillette japonaise venant d’être revendue à une Okiya, séparée de sa sœur. Elle est donc servante dans la maison de geisha avec une autre enfant revendue, Pumkin (WTF !? oh, ça ? ne vous inquiétez pas, il y en même une qui s'appelle Corrine...) avec qui elle va se lier d'amitié. Malheureusement, elle doit servir son aînée, Hatsumomo, (La méchante de l'histoire) qui lui joue de mauvais tours. Bon, je vous accélère le début, elle est désespérée car sa sœur s'est enfuie sans elles, elle a fait trop de betises alors elle devra être servantes toute sa vie, mais un jour Mameha, la Geisha la plus célèbre du Hanamachi lui propose de lui enseigner l'Art d’être une geisha, elle va devenir une véritable geisha, et voila on en arrive a la moitié du film.

Bon... Par ou commencer ? en 30 mins, j'avais déjà relevé 7 clichés atroces. ET des incohérences. Comment vous expliquez qu'ils parlent en japonais et qu'après, ils parlent en français ? C'est pour faire plus vrai ? NON. Pourquoi le cliché de la sempai super conne et super chiante ? Parce que ce sont des clichés. Bon, je ne m'attarderai pas sur le choix des actrices, je ne jouerai pas les vielles aigris, mais autant faire un film se passant au Japon en prenant des actrices Japonaises non ? Enfin ! Il est vrai que Zhang Ziyi est magnifique, je ne nierai pas. Après, j'ai du mal à comprendre la délire des yeux bleus. Était-il nécessaire de lui donner des yeux bleus pour qu'elle ai quelque chose de spécial ? Son charisme n'est pas suffisant ?...bref.

Esthétiquement parlant, le film est parfait. Les paysages nous plongent bien dans l'ambiance. Les costumes sont merveilleux, et la musique aussi. Pourtant, je n'ai pas trouvé que cela suffisait. Je ne me suis pas attachée tant que ça au personnage principal. Ou disons plutôt que je n'ai pas aimé son évolution. Elle deviens manipulatrice.

Passons maintenant au gros problème du film : Le message véhiculé. Il fait passer les Geisha pour des prostituée alors que tout le monde sait aujourd'hui que ce n,est qu'une idée reçue. Et le film confirme lui même sa stupidité : A un moment, l'Onee-san de Chiyo lui dit les geisha ne sont ni des épouses, ni des courtisanes elle lui fait bien comprendre que les geishas n'ont rien à voir avec des prostituées, des Oirans, mais après 'Allez viens Chiyo, maintenant on va aller vendre ta virginité pour se faire un max de biff !!' (bon OK elle lui dit pas comme ça, mais c'est ce que j'ai entendu en tous cas) C'est complètement débile. Mais ce n'est pas le pire : la sois-disant Auto-critique sous-tendue par rapport aux américains ayant envahit le Japon (je rappelle que ce sont des Américains à l'origine du film, tout le principe est là) qui prennent les Geisha pour des prostituées, et le film te dit hey regardes ! t'as vus, ils sont trop con, hein ? hein ? ALORS QUE C'EST JUSTEMENT VOUS QUI INSINUEZ QUE CE SONT DES PROSTITUÉES PENDANT TOUT LE FILM ! Bref, c'est un peu se foutre de la gueule du monde.

C'est tellement peu réaliste, aussi. Exemple : Chiyo, devenue entre temps Sayuri (c'est son pseudo de geisha) dois partir dans la campagne car la guerre fait rage, alors qu'elle est à présent la Geisha la plus célèbre de tout Miyako. Elle a vécu des choses terrible, elle est paysanne maintenant (oui, parce qu'On fait un saut dans le temps de 2 ans, hein) et son ancien client, Nobu-san, vient lui rendre visite en lui demandant de revenir en mode Geisha, pour l'aider à signer un contrat avec un riche américains, Bien sur, comme vous vous en doutez, elles lui dis va te faire foutre et elle lui fait un gros doigt et...non je déconne. Elle accepte. MAIS YA DEUX SECONDES TU DISAIS QUE C'EST A PEINE SI TU TE SOUVIENT AVOIR PORTÉ DES KIMONOS DE SOIE !!!! enfin bref...comme par magie elle est toujours aussi belle qu'avant et c'est génial. Tuez-moi.

Y'a aussi tout le coté guimauve avec la pitite Chiyo qui tombe amoureuse du président d'une entreprise importante, qui a 20 ans de plus qu'elle (y'a que moi que ça choque ?) et pis elle le retrouve 5 ans plus tard, toujours amoureuse de lui. Une fois Maiko, elle va se rapprocher de lui, et puis ils va y avoir des complications, mais comme par hasard, BAM à la fin du film il lui dis qu'il se souvenait d'elle et que c'est lui qui a convaincu l'onee-san de Chiyo de la prendre en charge, et ils finissent ensemble parce que c'est trop romantique...Le hasard parfait de la cinématographie.

Enfin bref en résumé un film beau en surface mais complètement vide quand on se penche dessus. Pendant tout le film j'avais l'impression de regarder un drame romantique à la sauce hamburger. Le film a beau avoir une esthétique parfaite et dégager pleins de charisme, ça ne suffis malheureusement pas pour faire un bon film. Alors, regardez-le pour vous en faire votre propre opinion, mais pour moi, ça reste un film américains teinté de poudre de riz et d'encre rouge.

5/10

Harumi