MEMOIRES DE JEUNESSE (13,6) (James Kent, GB, 2015, 130min)
Un mélodrame réussit tiré de la biographie "Testament of Youth" de Vera Brittain (écrivaine féministe engagée et pacifiste de Gauche). James Kent s'appuyant avec humilité sur le livre tire une fresque romantique et historique, un vibrant portrait de cette femme frondeuse en lutte permanente ses parents, les institutions et les horreurs de la guerre. Le réalisateur avec une beauté photographique remarquable (qui nous rappelle "Bright Star" de Jane Campion) déploie un mélo soigné très classique qui n'édulcore en rien la crudité du conflit. Une reconstitution qui restitue brillamment l'ambiance du début du XXe siècle (costumes, décors) le tout dans les somptueux décors de la campagne anglaise et la sublime architecture des campus de la ville d'Oxford. Une œuvre un peu lente portée par une déterminée et bouleversante Alicia Wikander poignante tout au long du film qui incarne avec conviction, justesse, intensité et force toute l'évolution et le destin brisé de Vera Brittain. Malgré l'erreur manifeste du montage du récit (flash-back totalement inutile du début), des histoires d'amours qui émeuvent car filmées avec élégance, accompagnées par la partition du toujours très inspiré Max Richter (Valse avec Bachir/Le Congrès) qui nous humidifient l'Iris au milieu de ce bouquet d'émotions. Rendez hommage à ces "Mémoires de Jeunesse", votre âme sera emportée par le tourbillon des vies au milieu du chaos...