Pour prendre la pleine mesure de Memories of murder il est nécessaire de passer outre les différences culturelles. Le prisme occidental qui conditionne notre appréciation des films et leur composition peut en effet rebuter dans un premier temps, tant il règne une atmosphère surjouée, voire "bulresque". Mais l'intrigue sait nous faire oublier ce sentiment en gagnant en intensité jusqu'au final, halletant.
L'histoire de ce serial killer, bien que classique, est menée avec subtilité et contraste, bien loin de la suffisance Hollywoodienne, même si on regrette par moment la réalisation minimaliste. Dans une Corée sous tension, bien loin des images de modernité et des néons de Seoul, le réalisateur met l'opposition en exèrgue (bien et mal, ville et campagne, tradition et modernité) pour faire évoluer ses personnages et développer leur psychologie en profondeur. On apprécie de les voir évoluer, chacun dans leur direction, tout au long de l'enquête. Peut être quelques disgressions de trop dans les 2h10 qui compose le film mais au final un très bon polar qui gagnerait à être davantages médiatisé.