Il faut reconnaître au sélectionneur des programmes de Arte-France une qualité qui fait défaut à ceux du service public français : celui de nous surprendre ! Car ce film policier sud-coréen de 2003 dont l'action se passe en 1986, sort des sentiers battus.
Au début, je l'ai trouvé bizarre, dans le sens étonnant et dérangeant du terme, et puis je me suis laissé aller à la vision de cette longue suite de sadisme policier, à toute cette hémoglobine qui coule...
Le scénario de Bong Joon-ho qui a aussi réalisé ce film n'a rien de très original et il n'a fait que retranscrire à l'écran l'histoire d'un tueur en série coréen (enfin on suppose) flegmatique, sadique et maniaque ! Ses victimes étaient vêtues de rouge, et il n'opérait que la nuit tombée : elles avaient leurs sous-vêtements arrachés et placés sur la tête !
De plus, chaque meurtre était précédé de la diffusion de la même musique sur la radio locale...Enfin, le meurtrier cachait toujours la dépouille de sa victime sous le passage en béton d'un caniveau, qui finit par devenir un lieu de pêlerinage représenté par un grossier épouvantail !
On démarre le film par un zeste d'érotisme aussi surprenant que non suivi, et très pudique, façon US de l'époque : rien de bien méchant ou alléchant, et de plus inutile ! Le reste montrera l'avancement, ou plutôt le "sur-place" des enquêteurs, même avec la création de brigades spéciales, même avec l'arrivée depuis Séoul d'un enquêteur surdoué... Le film n'est donc qu'une accumulation de violences policières, brutalités en tous genres, sévices divers, destinés à faire avouer le plus serein des innocents !
On parlait jadis de bavures de nos policiers français : à côté de leurs collègues coréens, leur utilisation de la force strictement nécessaire ne constituait que de gentilles escarmouches de lycéens boutonneux...
Ces 130 mn finissent même par devenir longuettes, malgré une course poursuite à la fin qui vient nous sortit du train-train des gentilles exaction policières consistant entre autres à pendre un suspect par les pieds ! On sait en Corée qu'un cerveau mieux irrigué aide à retrouver la mémoire...
Voici donc pourquoi je ne cède pas à l'admiration générale envers Bong Joon-ho qui n'a pas inventé ici le film à couper le beurre ! De plus, sa carrière n'est ni transcendante ni créative...
Quant au casting, je ne connais aucun des acteurs mais quelles gueules ! Surprenant.
Arte le 09.05.2018