L’intervention des Men in Black ne se limitait pas que sur le territoire américain.

Après 7 ans d’absence sur le grand écran, les Men in Black font leur come-back dans le cinéma pour nous offrir une nouvelle mission de sauvetage planétaire, avec une exploitation fascinante de leur univers dans l'international. Ce n’était pas une nouvelle qui nous s’enthousiasmait car nous savons très bien qu’Hollywood ne se prend plus la peine de trouver des nouvelles idées scénaristiques. Les studios préfèrent carrément rebooter des univers qui ont eu un fort succès à leurs sorties dans les salles de cinéma, tout en prenant le risque d’animer des aventures moins réussites que leurs aînés. Et malheureusement, ce quatrième opus des Men in Black n’en fait pas l’exception, il subit le même résultat décevant et déshonneur toute la franchise par la même occasion. Je me rappelle comment je me suis bien marré après avoir lu dans la bande-annonce que c’était le réalisateur de Fast & Furious 8 qui était en charge de ce projet, comme si c’était un argument de choc de la part de l’équipe marketing.


Sans éprouver de la honte, j’ai bien apprécié le dernier Fast & Furious. La base de cette franchise est scrupuleusement respectée à la lettre avec des points solides comme des bolides roulant à fond la caisse, un casting expérimenté et de l’action spectaculaire. C'était une bonne chose de faite mais le problème qui se pose pour le metteur en scène, c'est celui du fait que Men in Black et Fast & Furious sont deux univers complètement inassimilables et on sent bien que le metteur en scène ne s’est pas renseigné un minimum pour bien appréhender l’un des plus attractifs univers du cinéma. Dans pratiquement toutes les scènes, il est carrément à côté de la plaque et ça commence déjà très mal par une première scène d’action qui avait l’air prometteuse au premier abord mais ce n’était qu’une illusion, cette scène se coupe direct pour enchaîner sur une autre. J’ai toujours détesté ce genre d’introduction, ça veut toujours dire qu’on nous cache quelque chose et là, on s’imagine déjà des trucs.


Le réalisateur a prouvé sa capacité à dessiner soigneusement une organisation méthodique, chic et très mouvementée, à la même représentation que celle d’une grande salle de bureaux administratifs en période de rush, tout en reprenant impeccablement le design et le décor luxueux de ceux des précédents films. Quant à l’humour, je dirais que c’est le point noir du long-métrage. Les scènes humoristiques ne sont, pour la plupart, pas sensiblement drolatiques, c’est soit inodore, soit loin d’être significatif. Ce manque de maîtrise dans l’humour n’est malencontreusement pas pardonnable. Comme le casting qui n’atteint pas son objectif. Chris Hemsworth a beau incarner un agent intrépide adoptant une altitude librement cool mais il fait un peu trop son Thor, à croire qu’il essaie d’interpréter un personnage similaire à celui de Will Smith mais en beaucoup moins bien. Comme l’égalité homme-femme est un sujet d’actualité conduisant n’importe qui à des débats plus ou moins houleux, Hollywood ne s'est gêné pas d’intégrer dans cette aventure une femme-agent qui souhaite désintégrer des aliens et prouver qu'elle est capable d'accomplir le même travail que les hommes, voire même mieux qu'eux.


Et comme par hasard, c’est Tessa Thompson qui s'y colle, l'interprète de la valkyrie dans l’écurie Marvel et accompagnatrice de Thor dans ses péripéties. Je n’ai rien contre ce couple d’artistes, c’est un duo qui marche comme sur des roulettes mais ça vaut ne pas le duo phénoménal Will Smith et Tommy Lee Jones. Liam Neeson est très chic dans son costume noir, il le porte très bien avec un gilet qui dévoile visiblement sa supériorité mais pour un acteur de cet calibre, je trouve qu’il est sous-exploité. Je ne parle même pas de ceux qui campent des rôles de méchants comme le duo de danseurs français Les Twins ou l’actrice Rebecca Ferguson, ces derniers avaient du potentiel mais non seulement ils n’ont pas des scènes qui les mettent en valeur mais en plus, ça manque d’imagination sur l’écriture de leurs personnages. On passe par du T-1000 dans Terminator 2 ou à de l’Égypte ancienne sans rendre ces derniers suffisamment remarquables pour nous surprendre. À chaque fin de scène mouvementée, j’ai toujours eu l’impression que la scène ne s’est pas terminée correctement, sans doute une vision qui est confirmée par une mise en scène maladroite et manquante de fluidité. C’est bien dommage, il avait de quoi faire de ce long-métrage un divertissement simple et efficace.


Les scènes d’action sont plutôt bien tournées, l’univers dans l’international est assez curieux, l’enrichissement de cette licence est suffisamment bien abordé et on observe quelques clins d’œil des films précédents bien installés dans le contexte. Ce qui n’est pas plaisant par contre, c’est le scénario. Il avait quelques bonnes idées mais le gros souci, c'est que les surprises sont à moitié gâchées, à cause de l’introduction du film douteuse et d’une réplique prononcée lourdement et souvent par Chris qui ne veut rien dire, sans compter de la prévisibilité inévitable. Encore une production inutile et mal attaquée, quand je pense que c’était encore plus grotesque de l’allier avec une licence qui n’avait rien à avoir avec celle-ci comme 21 jumps street, on tombait bien bas avec ce genre de projet qui annonçait absolument rien de bon pour nous et notre plaisir de mater une bonne production. 5/10



Bonjour ! Je suis l’agent T ! C’est moi qui dirige ce cirque !


LeTigre

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