Film copiste

En cet hiver 2010, la crise financière subie par la Grèce n’est qu’une lointaine toile de fond pour ce film noir et principalement nocturne réalisé par Alexis Alexiou. Le réalisateur concentre ses efforts à soigner les qualités cinématographiques de Mercredi 04:45. Si peu de choses peuvent être reprochées à la réalisation, la mise en scène est plus critiquable. Alexiou ne lésine ni sur la reproduction de scènes vues par ailleurs, notamment dans le cinéma asiatique, ni sur l’utilisation d’effets visuels dont la redondance finit par lasser. Au final, sur le plan formel, on retient de ce film très stylisé son côté copiste et, in fine, son caractère très impersonnel.
Sur le fond, Mercredi 04:45 ne brille d’aucune originalité et est alourdi par une violence plutôt complaisante. Les personnages, ici antihéros, sont tracés à gros traits, certains sombrent même dans l’archétype, voire la caricature. La narration procède par un long flashback dont la progression nous est affichée régulièrement à l’écran (jour et heure en incrustation). Le découpage temporel observé semble arbitraire et sans réelle valeur ajoutée d’autant que le Mercredi 4h45 annoncé par le titre ne correspond pas au terme du film !