Metallica & San Francisco Symphony : S&M² par thrashiffanneau

Oh yeah yeah !

Metallica est de retour ! 20 ans après l’album live S&M, les franciscanais proposent un nouveau show en compagnie de l’Orchestre Symphonique de San Francisco mené par le jeune Edwin Outwater qui succède à feu Michael Kamen.
Ce dernier étant à l’origine de l’idée de mixer orchestre symphonique et metal.
L’article sera en deux parties, points positifs et négatifs.

Mais avant d’entamer la musique en elle-même, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un concert filmé monté avec des petites scènes ajoutées, voyons donc d’abord l’aspect filmique de ce live.

La réalisation est tenue par Wayne Isham, réalisateur du premier S&M à l’époque. Et visiblement le bougre est uniquement spécialisé dans la réalisation de live. Puisque en plus d’avoir réalisé les deux S&M, le colossal Monsters in Moscow (1992) ou même le culte Metallica : Live Shit - Binge & Purge (1993), il a également réalisé des concerts de Britney Spears, Michael Jackson ou même Weird Al Yankovic. Entre autre, un mec d’expérience et bien connu des Four Horsemen.

Le Chase Center de San Francisco est organisé en cercle, le groupe au centre entouré de l’orchestre qui ferment le cercle, un point intéressant quand on sait que le tout a été fait sur une scène dans le précédent S&M où Lars faisait quasiment parti de l’orchestre quand on voit où il était placé, en clair c’était encombrant.
Les cercles déjà présent dans Through The Never (2013) sont de retour pour illustrer le propos des différentes chansons.

Même si la caméra alterne entre les différents membres sans ordre particulier ; juste en fonction de leur importance dans la chanson, les membres de Metallica jouent avec ce cercle pour permettre à la caméra de créer certains petit travellings circulaires. Le plus apparent reste James Hetfield.

Pour la tenue de tout le monde, évidemment l’orchestre est en smoking sobre et chic, chacun muni d’un casque anti-bruit.
Lars, toujours l’habituel casquette et t-shirt planqué derrière sa batterie.
James, avec son flow de cow-boy qui lui colle à la peau depuis qu’il a quitté les cheveux longs et la battlejacket.
Kirk et Robert ont changé de tenue en milieu de concert, tout deux en smoking dans la première partie.
On remarquera le petit côté rebelle d’antan de Robert avec ses Vans dans cette première partie.
Ils changeront à l’entracte, Kirk pour sa tendance actuelle : les chemises farfelues, ressemblant à un rasta avec son visage !
Mais le prix de la meilleure sape revient à Robert qui abandonne vite fait le smoking sérieux pour le débardeur, la casquette à l’envers, le short et les Vans qu’il portait du temps de l’excellent groupe de crossover thrash/funk metal/skate punk Suicidal Tendencies, et ça fait plaisir, le gamin énervé moniquense renaît !

Chaque membre est à sa fonction habituelle, Outwater comme chef d’orchestre qui, sauf erreur de ma part, à fait un excellent taf.
James comme image et front man du groupe, la moitié du live est centré autour de lui ; nos deux guitaristes Robert et Kirk font ce qu’ils ont toujours su faire : entre autre jouer excellemment bien sans jamais rien dire de plus et Lars comme comme directeur du groupe et responsable marketing - entre autre, présente l’association créée par Metallica All Within My Hands avant le concert permettant de maintenir une bonne image du groupe, salue chaleureusement les fans lors de l’entracte et après consultation de l’Instagram du groupe et de ce dernier, toujours présent en premier pour les selfies et autographes en backstage -

Et c’est là mon gros problème avec ce live, c’est que même si je me ruerai sur le CD du live dès qu’il sortira, le marketing est trop agressif et contrecarre le côté caritatif exposé en introduction.
On cherche à nous faire acheter des t-shirt ; sweat-shirt ; sacs ; casquettes... du live à l’artwork certes bien pensé et joli mais beaucoup trop cher et à leur profit, rien n’indique que ça ira à leur association.
Malheureusement avec l’intro touchante qui appelle au don et le final 100% marketing, avec la place à 15 balles (si, si !) pour voir le live au cinéma...
Metallica ne semble pas s’affranchir de son image commerciale présente depuis 1991 et tire évidemment profit de ses sympathies avec le grand public, d’ailleurs au niveau musical on aura droit durant ce live aux mondialement connus Enter Sandman et Nothing Else Matters.
Donc bon, j’adore Metallica, c’est mon 2ème groupe préféré, mais je n’aime pas forcément l’image qui se forge autour d’eux au fil des années...

Passons au point essentiel : la musique
Le concept de ce second S&M était de jouer les titres post-1999 donc entre autre St Anger (2003), Death Magnetic (2008) & Hardwired...To Self-Destruct (2016)

Voici la tracklist, dans l’ordre, du concert :

Elle est pour moi en ????????✌???? temps :

Introduction :

• "The Ecstasy of Gold" (orchestre symphonique uniquement)
• "The Call of Ktulu"

Le clocher qui annonce la messe :

• "For Whom the Bell Tolls" - note : le metal est une religion, les concerts se doivent d’être ouverts comme une messe traditionnelle.
• "The Day That Never Comes" - note : THE DAAAAAAAAYYYYY THAT NEVER COOOOOOOOOOOMES toujours dans la tête !
• "The Memory Remains"

Montée d’adrénaline :

• "Confusion"
• "Moth Into Flame" - note : orchestre inaudible lors de la phase thrash en seconde partie de la chanson
• "The Outlaw Torn"
• "No Leaf Clover"
• "Halo on Fire" - note : bien meilleure en live que sur l’album

Séquence orchestrale & acoustique

• "Scytian Suite, Op.20, Second Movement" (orchestre uniquement)
• "Iron Foundry" (Alexander Mosolov cover)
• "The Unforgiven III" (l’orchestre accompagné par James Hetfield)
• "All Within My Hands"

Instant émotion :

• "(Anesthesia) Pulling Teeth" - note : la petite larme pour ce bel hommage rendu à Cliff Burton

Apocalypse cérébral :

• "Wherever I May Roam" - note : ma chanson préférée du black album, incroyable en live ! Pareil la basse ravageuse de Trujillo n’a pas trop respectée l’orchestre...
• "One" - note : issue de l’album le plus progressif de Metallica, on savait parfaitement qu’avec l’âge (et la médiocrité de Lars à la batterie) l’alchimie jouissive de cette chanson aurait du plomb dans l’aile et ce fût le cas sans pour autant être kiffant !
• "Master of Puppets" - note : la frénésie légendaire du morceau en prend un coup, mais ça ne m’a pas empêché de l’adorer encore et toujours pour autant.

Plaisir coupable :

• "Nothing Else Matters" - note : les éternels frissons lors de la phase plus agressive et intense vers la fin.
• "Enter Sandman"

Conclusion : comme le premier S&M, l’alchimie entre l’orchestre et le groupe prend parfaitement dès The Call Of Ktulu, certes j’aurais espérer des morceaux plus vénères des nouveaux albums (Some Kind of Monster, That Was Just Your Life, My Apocalypse, Spit Out The Bone...)
Mais bon quand Metallica lance les hostilités on se tait et on respecte !
All Hail to Metallica ! ❤️