Dernière contribution du Pierce, et on remercie grandement les producteurs de s'être arrêté là. S'enfonçant dans les abîmes du ridicule dès l'introduction (l'arrivée en surf sur les plages de Corée du Nord aussi furtive qu'une fanfare de quartier), ce James Bond se caractérise par la réalisation peu inspirée de Lee Tamahori, qui parce qu'il est dans une grosse prod stéréotypée, pompe le style de John Woo, mais une fois qu'il s'est importé sur le sol américain. Si la course poursuite en aéroglisseur est plutôt bien retranscrite, le générique est un supplice chinois. Quelques belles images (et surtout une cohérence dans ce qu'il représente, une première) sur une musique dégueulasse, sorte de techno pop immonde qui ruine toute tentative d'espoir. Avec une caractérisation du méchant parfaitement ridicule (le combat à l'épée qui n'en finit plus), le film se plante totalement avec sa surenchère technologique qui fait de James Bond un assisté (voiture cheatée, batterie de gadgets...), et surtout de la surenchère numérique qui a totalement enlaidi le film. Il suffit de regarder les séquences d'explosion (comme la finale de l'avion, l'interminable poursuite avec le rayon de soleil...) pour que la laideur des CGIs saute aux yeux et discrédite déjà ce style expédié, qui affadit considérablement sa mise en scène, en se reposant énormément sur la post production pour suggérer l'ampleur qui n'apparaît jamais sur le plateau. Soit, on est d'accord, le palais des glaces qui fond, c'était marrant. Mais qu'est-ce que ça en devient moche quand on a droit à un combat entre bagnoles tourné comme un fast and furious du pauvre ! Inutile de dire que la portée sentimentale est totalement inexistante, et pourtant, le film la joue à plusieurs reprises, histoire de faire avancer le script. Mais rien n'y fait, la fadeur du programme et sa totale absence de style personnel tue toutes les tentatives de sérieux. Alors on ricane quand les filles s'arrachent leur vêtements pour le combat final, mais on ne sera pas dupe. C'est la décadence des années 2000 façon Charlie et ses drôles de dames, et les tendances étant ce qu'elles sont, normal qu'on essaye de nous faire manger la même soupe. Heureusement, Bourne arrive à peu près à la même époque, et le sérieux premier degré marche si bien que James, lui aussi, devra faire peau neuve et se conformer au gabarit Jason Bourne/Largo Winch, accouchant d'un Casino royal remontant d'office dans les cimes de la saga.

Voracinéphile
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le 3 mars 2015

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