Grosse déception pour ce Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur qui ne fait qu'accumuler mollement les épisodes convenus des deux mythes sans en retirer ni la substance ni le charme.

Alors sinon on a bien droit à tout : la pipe, le violon, la seringue, les cornues, la casquette, le déguisement popu, la robe de chambre d'un côté, les francs-maçons, le médecin de la cour, le complot d'Etat, les radicaux, le fiacre, le médium de l'autre, jusqu'à la lassitude.

Derrière un gros casting briton se cache une faute de goût manifeste dans le rôle principal... Christopher Plummer est un Sherlock terriblement mauvais, à mille année lumières du génial Jeremy Brett. En plus d'imiter les gestes de ses prédécesseurs sans jamais incarner réellement le personnage, il s'énerve comme un débile dès qu'il en a l'occasion, a toujours trois coups de retard dans son enquête, s'assomme tout seul deux ou trois fois et se fait éclipser par le brave Watson.

Faut dire qu'avec James Mason, donner un concurrent aussi charismatique au héros, c'est criminel. Sans imposer le physique merveilleux d'un Colin Blakely le vieux Mason se fait visiblement plaisir en fidèle second un brin conservateur aux temps de réaction tardifs... Il a l'air beaucoup plus futé que le détective d'opérette qu'il accompagne mais ce n'est pas très difficile, même Lestrade a l'air d'avoir inventé la poudre en comparaison de ce mollusque pâmé à la négligence criminelle.

Malgré la présence de Sherlock aucune originalité dans le traitement du fait divers le plus célèbre de l'histoire. Malgré les mystères de l'affaire réelle on se demande pourquoi tous les écrivains et les scénaristes qui se sont penchés sur le sujet s'obstinent à nous sortir toujours la même explication laborieuse...

A la fois Sherlock pâlot et Eventreur fadasse, le film échoue dans ses deux tentatives pour réveiller le mythe et ne mérite pas la réputation un peu flatteuse qui l'accompagne, la désastreuse mise en scène de Bob Clark faisant même de la fin grotesque une petite torture intellectuelle et esthétique.

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le 21 juil. 2013

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Torpenn

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