Mia et le Lion blanc par Mots_Passants

Un bien joli film autant réussi sur la forme que sur le fond. Du moins c’est ainsi que j’en conserverai le souvenir.

Le réalisateur Gilles de Maistre a fait appel au zoologiste Kevin Richardson pour filmer une adolescente pendant 3 ans avec un lion de sa naissance à l’âge adulte.

J’ai pu lire des avis diamétralement opposés aux miens qui ont trouvé presque tout à critiquer, tant l’histoire, bien trop manichéenne, que l’interprétation, jugée médiocre.

Certains ont même écrit que le fond leur était particulièrement amoral avec ”Mia” qui n’écoute pas ses parents et n’hésite pas à fuguer , ce qui rendait la réalisation comme étant une ”éloge de l'insolence, de l'irrespect, de la fugue” !! Waouh, rien que ça !...

Dans les réprobations, vraiment tout y passe ! Certains sont même allés jusqu’à écrire que ce fut ”le pire film de leur vie” ! Fichtre !!! ”Le pire film de leur vie” ?

J’accepte toujours volontiers des points de vue à l’opposé des miens, lire une critique sur un film ou une série qui ne correspond en rien à ce que j’ai pu éprouver ne me fera jamais bouger un cil. 

Mieux encore puisque que je fais partie de ceux qui n’hésiteront pas à ”liker” une critique, dont ils ne partagent pas le ressenti, mais qui sera, par contre, exprimée d’une manière qu’ils considèreront comme irréprochable.

Cette parenthèse étant exprimée, lire que ”Mia et le lion blanc” fut le ”le pire film de leur vie”, tout de même, me semble quelque peu exagéré.

C’est sûr que ça n’a rien à voir avec des films où ces gros félins ne sont vus qu’à travers le prisme d’animaux prédateurs, des ”mangeurs d’homme” comme ”L’ombre et la proie” (1996 excellent d’ailleurs) ou ”Prey” (2016).

Rien à voir non plus avec ”Roar” (1981) qui mérite, celui-là, plus que le détour dans son genre... pour ceux qui ne l’auraient jamais encore vu.

"Mia et le lion blanc" se rapprocherait davantage, dans le genre ”film familial” où il est aussi question d’un lion adulte, du film ”Napoléon et Samantha” avec Jodie Foster (qui avait 10 ans) et Michael Douglas (juste avant la série ”Les rues de San Francisco") sorti en 1972.

Bien sûr que ”Mia et le lion blanc” n’obtiendra jamais l’oscar du meilleur scénario. Bien sûr que l’ensemble peut être qualifié de manichéen. Je ne peux que le reconnaître moi aussi.

Toutefois, en toile de fond, il y a tout de même la dénonciation des élevages de félins qui ”parqués” et habitués à l’homme depuis leur naissance n’ont plus rien de sauvage et qui ne sont élevés que pour être abattus afin de devenir des ”trophées” pour les touristes aisés. (cf. les articles sur ”la chasse en boite” ou "la chasse en conserve" en Afrique du Sud).

Toutefois, si ce n’est pas un film percutant à la Ken Loach, il doit être malgré tout suffisamment dérangeant pour avoir été interdit en Afrique du Sud.

Ce film vise à défendre la cause animale en touchant un plus large public que les documentaires qui en "parlent" aussi mais d’une façon générale réservés plus aux adultes qu'aux enfants ou adolescents.

"Mia et le lion blanc" est un film que j'ai apprécié. Les propos tenus par le réalisateur à son sujet, comme ceux de Kevin Richardson, me semblent sincères, du moins je veux y croire et, surtout, j’espère avoir raison d'y croire.