Lorsque Michael Mann quitta la série Miami Vice, fin de saison 3, la série était encore légère. Pas autant qu’à ses débuts, mais il y avait toujours de la bonne humeur dans les épisodes. A son départ, où il fut numériquement remplacé par Dick Wolf, Miami Vice devint plus noir et nihiliste.

Etrangement, la manière dont on peut résumer Miami Vice, l’adaptation cinéma de la série éponyme par ce même Michael Mann, c’est la noirceur et le nihilisme du film. En effet, ces aventures de Crockett et Tubbs sont très noires et se résument même à Sonny Crockett qui s’enferre dans une histoire d’amour avec la copine d’un truand. Quasi muet, aussi beau que froid et aride, Miami Vice surprend aussi par la qualité de ses acteurs principaux (même Jamie Foxx) qui ne jouent absolument pas à copier Don Johnson et Philip Michael Thomas. En effet, Crockett et Tubbs ne sont plus copains comme cochons, ils sont coéquipiers et passent très peu de temps ensemble. On peut en dire autant des autres acteurs, qui brillent tous, malgré un temps d’écran plutôt court.

Le film se trouve être un drame policier jusqu’à une fusillade finale aussi belle que violente, à laquelle le numérique rend parfaitement bien hommage. Comme d’habitude chez Michael Mann, la musique prend à contre-pied tout le monde et se trouve être de la pop, même dans les scènes les plus calmes. On y retrouve le succès planétaire Numb / Encore de Linkin Park et Jay-Z dans une magnifique scène, à l’image de ce que l’on pouvait voir dans la série. Et c’est là que le point principal de Miami Vice frappe le spectateur qui connaît la série. De par son lien étroit et pourtant très différent avec la série de NBC, Miami Vice est une réussite totale tant le film est une variation plus qu’une adaptation du matériau originel, et ce, par son producteur exécutif. Tout rappelle à la série et pourtant, rien n’est pareil, rien n’est une resucée.

Miami Vice est, au premier abord, un film mineur de Michael Mann. Après réflexion, Miami Vice représente parfaitement la carrière d’un des meilleurs réalisateurs de polars de l’Histoire du cinéma. Le film est pessimiste, pop, triste et définitivement passionnant. Fabuleux.
CeeSnipes
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le 26 avr. 2014

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