Michael
6.8
Michael

Film de Carl Theodor Dreyer (1924)

D'habitude je n'aime pas enchaîner deux films d'un même réalisateur par peur de la déception. Et déception ce ne fut pas. Alors non ça n'a pas la maestria d'autres de ses films, mais ça reste une histoire magnifique, pleine d'amour et magnifiquement bien mise en scène.
J'aime particulièrement et c'est là où Dreyer est le plus fort, les plans sur les visages, alors oui c'est "surjoué", mais dans l'univers de Dreyer ça passe totalement, j'aime le regard sévère et bienveillant à la fois du vieux maître... et au début du film le regard troublant de Michael dans la pénombre avec juste son visage illuminé.


Tout ce qui concerne les relations entre les personnages est dit et c'est ça qui est fabuleux. Certes les intertitres font avancer "l'intrigue", mais le moteur reste vraiment les visages.


Le film est beau parce qu'il parle de l'ingratitude, le maître ferait tout pour Michael, absolument tout, on le voit qu'il aime et admire sa jeunesse et sa beauté et que lui ne pense qu'à courir (à raison) le jupon. Et ce qui est magnifique c'est qu'à chaque fois le maître pardonne, le maître même s'il est déçu continue à le couvrir d'éloges, à être là pour lui, à lui faire confiance. Je trouve l'idée très belle. Là où n'importe qui d'autre aurait été empli de ressentiment, lui non.


On a cette scène magnifique (il y en a plusieurs) où le maître présente son tableau montrant un vieil homme seul qui a tout perdu, lorsqu'il apprend que Michael ne viendra pas on voit au premier plan le maître devenir flou pendant que le point se fait sur le tableau à l'arrière plan. Tout est dit.


Ou bien ce dialogue sublime où Michael comme le jeune ingrat qu'il est va chercher querelle avec son maître, et le maître toujours bienveillant qui rajoute juste qu'il ne lui répondra jamais sur ce qu'il vient de lui dire.


Et c'est un beau film là-dessus.
La fin est très belle car pas exactement celle attendue, elle est beaucoup plus intéressante et va jusqu'au bout de l'idée. C'est vraiment fort.

Moizi
8
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le 12 oct. 2015

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