"N°62 : Combien faut-il de pas pour éroder une marche d'escaliers ?"
Moins d'accordéon que dans Amélie Poulain, moins d'escargots et de batraciens que dans Delicatessen... Mais toujours un épais filtre jaune, la présence de Dominique Pinon, des aventures sur les toits, et des personnages hauts en couleurs évoluant dans des décors plus ou moins insalubres... Ce film est un fouillis de petits trésors propres à Jean-Pierre Jeunet, on appréciera notamment les rognures d'ongles de Winston Curchill, le ridicule exceptionnel des traficants d'armes, les métaphores capilotractées de Remington (Omar Sy), la contorsionniste qui se prend pour un bac à légumes, ou encore le coeur de Louis XVI qui ne passe pas dans l'aspirateur.
Etant pour ma part une très grande admiractrice du fabuleux destin d'Amélie Poulain, je ne m'attendais pas à avoir la même qualité dans ce film (j'avais bien sûr raison), mais il demeure une découverte fort sympathique, dans la lignée du bon vieux Delicatessen, quoique bien plus satirique. Je pense que l'univers de Jeunet me surprendra toujours par sa poésie et son ambiance suintante d'imagination glauque et légère à la fois. Un petit bémol toutefois pour l'interprétation de Dany Boon qui, certes bien loin d'être mauvaise, m'a parue un peu fade. J'émets néanmoins une réserve sur ce jugement, peut-être mon avis changera-t-il lors d'un éventuel deuxième visionnage...