Duplicity lights
Il faut un certain temps pour mettre le doigt sur l’emprise générée par Midnight Special. Parce qu’il est accidenté, parce qu’il n’est pas exempt de défauts, le trajet qu’il propose nous embarque...
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Il y a des films qui mettent du temps à me convaincre et il y en a d’autres, comme ce « Midnight Special » qui, dès leur introduction, parviennent à capter mon attention immédiatement. Franchement, rien que la mise en intrigue est à elle toute seule impeccable. Pour qui aime aller au cinéma sans rien savoir du film qu’il va voir, l’effet est radical. Une situation très simple est posée immédiatement, mais chaque minute qui s’égraine apporte une nouvelle information qui vient nous faire comprendre que, non, décidément non, la situation qu’on croit avoir saisit doit certainement être plus complexe et étrange que ça. Et pour le coup – chapeau ! – parce que l’air de rien, ce « Midnight Special » cultive vraiment une belle science du mystère, sachant jouer de la sobriété, de l’hors-champ, du pouvoir du non-dit. Et dans cet exercice de séduction et d’addiction étranges, la réalisation joue vraiment sa part. C’est beau, c’est propre, c’est maîtrisé. Et si je suis moyennement fan du rendu des effets numériques (qui ont malgré tout le mérite d’être rare), je trouve par contre que le travail apporté sur le son et surtout sur la musique sont particulièrement réussis. Après, je l’avoue, j’ai quand même un gros regret par rapport à la progression du film, c’est que plus le film avance et plus l’effet séduisant de mystère se désépaissit. Alors certes, vous allez me dire que c’est inhérent à tout film qui se base sur un mystère, ce qui n’est pas totalement faux. Mais d’un autre côté, je pense à des films comme « The Box » qui avaient réussi à continuer d’alimenter le mystère et mon imagination, malgré le fait que l’intrigue commençait à devenir limpide pour le spectateur. Pour le coup, « Midnight Special » ne cache peut-être pas un univers suffisamment « special » pour me laisser jusqu’au bout sur mon petit nuage. Au fond, j’ai eu l’impression de revivre une redite de « Rencontre du troisième type » mais sans ce final pleinement fascinant et rêveur sur les perspectives qu’il ouvrait. Dommage pour ce point là donc… Mais bon, malgré tout, je ne boude pas pour autant mon plaisir. Je ne me suis ennuyé, j’ai été séduit, je suis ressorti de là satisfait à défaut d'être totalement séduit. Pour moi qui n'avait jamais pu encadrer jusqu'à présent le cinéma de Jeff Nichols, c'est déjà un grand pas...
Créée
le 20 sept. 2017
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