Nothing Special...

Après Mud et Take Shelter que j'avais beaucoup apprécié, j'avais évidemment de grosses attentes pour ce nouveau film de Nichols.

Seulement voilà, la déception n'en à été que plus ressentie. Autant l'on retrouve avec un grand plaisir ses univers visuellement froids et réalistes, ces rapports humains minimalistes et pourtant profonds, ou cette faculté à faire monter l'angoisse dans le récit. Mais pour le reste, la sauce ne prends pas.

Le scénario s'enlise à la croisée des chemins entre Rencontre du Troisième type et E.T, sans vraiment sortir des sentiers battus. La narration peine à entraîner le spectateur dans le suspense voulu, dans l'attente de la scène suivante et du dénouement. Tout, ou presque, est prévisible dans Midnight Special... et c'est bien dommage.
Que ce soit par manque de parti pris, ou par peur de l'originalité, Jeff Nichols se décroche de son audace perçue dans Take Shalter. Cette audace et cette construction dans son discours qui permettaient à la fois de captiver et d'insuffler une belle part émotionnelle aux moments clés. Seulement pour ce dernier film l'effet de surprise et ce sentiment d'inconnu sont ratés.

Même si le sujet est depuis longtemps traité au cinéma, des réalisateurs comme J.J Abrams arrivent encore à nous surprendre en prenant des risques avec des films comme Super8. Je pense que Nichols est passé à côté de quelque chose avec cette expérience.

Midnight Special garde de bons ingrédients des films précédents, notamment le goût des ambiances oppressantes et une bonne direction artistique. Mais tout ceci n'élève malheureusement pas un récit beaucoup trop convenu et sans originalité. Même les moments forts du film ne fonctionnent pas... Michael Shannon, Joel Edgerton et Kirsten Dunst n'y peuvent rien.

Jeff Nichols est capable de beaucoup mieux, espérons que l'inspiration lui revienne dans ses prochaines oeuvres.