Le pari est réussit pour Jeff Nichols ! La science-fiction lui va comme un gant et on espère qu’il réitérera l’expérience. Cela fait du bien de voir du cinéma comme ça, à contre-courant des gros blockbusters hollywoodiens. Autant vous prévenir tout de suite, ne vous attendez pas à un film de SF du genre « Independence Day » (c’est le premier qui m’est venu à l’esprit). Ici, c’est plus un cocktail science fiction/fantastique intimiste, en même temps c’était prévisible avec Jeff Nichols à la barre. Il y a énormément de choses à dire sur ce film, mais je vais tout faire pour ne pas vous spoiler, car c’est vraiment un grand plaisir de découvrir cette pépite.


On commence avec la mise en scène. Jeff Nichols garde les fondamentaux de façon de travailler, tout en les faisant évoluer à travers ce genre et cette histoire. Le rythme est posé, mais reste constamment sous tension. Il y a un petit côté Spielberg/Carpenter à l’ancienne. Le réalisateur joue avec le spectateur et arrive à le surprendre au fur et à mesure que le film avance, il est difficile de prévoir ce qui va se passer. Comme a son habitude, Nichols est au plus près de ces acteurs pour nous montrer leurs émotions et les liens qu’ils ont entre eux (principalement en ce qui concerne le jeune Alton). Le travail sur les scènes de nuit, de jour et d’intérieurs est minutieux et bien pensé. La luminosité a également son importance, le cinéaste capte à merveille la lumière naturelle et utilise à bon escient celle qui est artificielle. Les effets spéciaux sont habilement aseptisés, on est pas du tout dans le bling bling et la surenchère. La photographie d’Adam Stone est en adéquation parfaite avec la vision de Nichols et c’est pareil en ce qui concerne la musique de David Wingo. L’un se fond dans l’autre… C’est sublime !


Au niveau de l’écriture, Jeff Nichols a composé un véritable petit bijou. On retrouve la mise en avant des rapports humains, qui sont chers au cinéaste, notamment la relation père/fils. La finesse autour du personnage d’Anton est sublime. Le regard que le cinéaste lui porte, ainsi que les autres personnages est très intéressant. La religion tient aussi une place et ce sous différentes formes. Nichols laisse également la place à l’imagination du spectateur, chacun peut avoir son interprétation. Tout est réglé comme du papier à musique et le résultat à l’écran est magnifique.


Je m’attendais à quelque chose de beau et d’original, et je n’ai pas été déçu. Jeff Nichols livre sans aucun doute son meilleur long métrage à ce jour. Un road trip courageux, fantastique et poétique. Est ce un chef d’oeuvre ? La réponse est… OUI ! Je l’ai même regardé une deuxième fois juste après la première.


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Jérémy_Poncelet
9

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Créée

le 16 mai 2016

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