Le sacre de l'été
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Après son joli, ténébreux, envoutant mais inégal Hereditary, Ari Aster nous revient en grande pompe avec un film bucolique, illuminé mais dix fois trop long.
Entre les mains de n'importe quel monteur un peu habile, Midsommar serait assurément LA surprise de l'été, le film qu'on attendait plus qui choque et émerveille avec la même énergie.
Malheureusement, passé son ouverture tétanisante, Ari a grillé toutes ses cartouches et il ne reste qu'une superbe photo et des acteurs investis à 200% pour tirer le film derrière eux. Tout le récit est badigeonné d'effets d'annonces et de présages sans une once de subtilité : chaque scène "choquante" on l'a tellement attendue qu'il n'en reste rien quand elle arrive.
Par exemple, la looooongue scène de suicide des petits vieux est d'abord annoncée par l'explication des cycles de la vie de leur communauté, puis le cérémonial du repas où tout le monde les attend, puis la lente montée de la falaise, avec en évidence un mec avec un immense marteau en bas, au cas où... Quand enfin ils sautent, je n'arrive même pas à être choqué, ni triste, même pas par empathie avec les héros médusés. Ce qui vient de se passer sous leurs yeux ébaubis est le truc le plus normal qui pouvait arriver.
Des immersions forcées dans des communautés cheloues, on en a déjà vu, et de meilleures. Des deux versions de The Wicker Man au plus récent The Apostle, tous ont en commun de ne pas éventer tous leurs secrets dans la première bobine...
En étirant les présentations comme il le fait, Midsommar sape systématiquement toute possibilité d'être cueilli. C'est un film où il fait bon attendre devant une belle photo, certes, mais qui ne récompense jamais son spectateur pour sa patience...
...hormis une morale finale pas facile à défendre : Rien de tel que de droguer, violer et bruler des innocents pour en finir avec le deuil !
Je considère toujours Ari Aster comme un mec interessant à suivre, mais pour son prochain, j'irai pas dans la salle aussi vite...
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le 6 sept. 2019
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