Sous les sunlights des Nordiques

Après nous avoir traumatisé avec Hérédite, Ari Aster revient un an plus tard avec l'intriguant Midsommar, remettant en lumière le méconnu "folk-horror".


Le film prend place en Suède où Dani, victime d'une tragédie familiale, accompagne son petit-ami Christian (et ses amis) avec qui elle est au bord de la rupture pour un festival dans une communauté païenne à l'apparence paisible en pleine campagne.


Si la bande-annonce ne nous y avait pas préparé, Ari Aster ne s'est pas gêné pour mettre à mal l'anatomie humaine à travers des scènes très crues dans une atmosphère déstabilisante et anxiogène, qui n'offre pas pour autant du "trash pour du trash" à l’inverse de certains films que l'on connaît tous (The Human Centiped, A Serbian Film...). Ici, le gore n’est pas gratuit et sert un interêt scénaristique.


Très loin de ce qui se fait aujourd'hui dans le cinéma d'horreur et s'affranchissant de la facilité des jumpscares, Midsommar apporte une touche d'originalité dans les salles obscures en nous éblouissant sous le Soleil du solstice d'été où Florence Pugh s'illustre véritablement.


Plus qu'un simple film d'horreur, le nouveau bijou d'Ari Aster est une source de réflexion sur la société occidentale moderne face aux sociétés traditionnelles, mais aussi sur ce que nous apporte notre entourage et nos proches... Dani n'a t-elle finalement pas trouvé une nouvelle famille à l'issu de ce morbide périple ?
Ce basculement dans le film s'opère lorsque, tout en s'engouffrant dans des rites macabres, les membres de la communauté suédoise ne nous paraissent finalement pas plus antipathiques que les étudiants américains que nous suivons... Ainsi, le second court-métrage d'Ari Aster n'est selon moi absolument pas un pamphlet contre la tradition et le paganisme, mais une satyre de la "Liberté" occidentale qui ne peut comprendre le mode de vie "régulée" dans le cadre d'une communauté.


Pour conclure, Midsommar ravira vos yeux et vous retournera l'estomac à travers une histoire aussi tordue qu'originale dont vous ne sortirez pas indemne.

Korr
8
Écrit par

Créée

le 2 nov. 2019

Critique lue 222 fois

1 j'aime

Korr

Écrit par

Critique lue 222 fois

1

D'autres avis sur Midsommar

Midsommar
trineor
9

Le sacre de l'été

Le plus immédiatement troublant devant Midsommar, c'est sans doute – comme à peu près tout le monde l'aura relevé – de se retrouver face à une œuvre horrifique toute faite d'été, de ciel bleu, de...

le 3 août 2019

201 j'aime

61

Midsommar
Mr_Purple
5

La secte où on n'y voyait pubien

Tout était bien parti pourtant : un prologue efficace et puissant, une mise en scène froide et chirurgicale à la Shining qui sait captiver et créer une ambiance joliment anxiogène, et la présence à...

le 1 août 2019

192 j'aime

31

Midsommar
takeshi29
9

L'horreur est-elle moins pénible au soleil ? (A peu près Charles Aznavour)

En introduction disons-le tout net, je ne fais pas partie de ceux qui attendaient ce "Midsommar" conquis d'avance, n'étant absolument pas un adorateur du déjà culte "Hérédité", dont la mise en place...

le 1 août 2019

86 j'aime

32

Du même critique

Midsommar
Korr
8

Sous les sunlights des Nordiques

Après nous avoir traumatisé avec Hérédite, Ari Aster revient un an plus tard avec l'intriguant Midsommar, remettant en lumière le méconnu "folk-horror". Le film prend place en Suède où Dani, victime...

Par

le 2 nov. 2019

1 j'aime

Aterrados
Korr
6

Terreur et frustration

De très bonnes séquences de tensions, un scénario macabre qui allie angoisse et gore; encore un film d'épouvante hispanophone qui n'a rien à envier aux blockbusters américains. Le film perd cependant...

Par

le 4 janv. 2021

Terminator : Dark Fate
Korr
3

Social Justice Terminator

Hasta la vista les States et Bienvenido a Mexico. En effet, le nouveau décor choisit pour cet opus qui se veut la suite directe de Terminator 2 : Judgment Day laissait deviner un dépaysement pour les...

Par

le 4 nov. 2019