Fascinant, immersif, impressionnant

J'ai vu MIDSOMMAR hier soir. En sortant j'étais un peu déçu par le dernier tiers du film, qui n'a plus trop d'enjeux puisque l'héroïne est dans une sorte de transe, elle plane pour ainsi dire, happé qu'elle est par les boissons cheloues qu'on lui donne, la fatigue physique et l'empathie (quand toutes les filles crient avec elle...) et la chaleur qu'elle reçoit de cette communauté qui mine de rien lui offre une place dans une famille qui lui manque cruellement. Une partie de moi voulait retrouver l'héroïne avec les pieds sur terre, qui se révolte, réagit contre la situation. J'avais envie d'être plus excité. Cette fin n'est pas vraiment palpitante.


Mais avec le recul (un petit peu) je n'arrive pas à imaginer comment ça aurait pu tourner autrement. Même si ce n'est pas satisfaisant, ce que fait l'héroïne, ce qu'elle laisse faire, la façon dont elle se laisse faire et embrasse un peu la situation... sont la culmination du cauchemar qu'est le film. Sauf que l'héroïne passe en quelque sorte de l'autre côté... Du côté du mal, du côté du terrifiant.


Mais alors si on parle de la première moitié du film, je suis juste ÉPOUSTOUFLÉ. L'introduction est énorme, je n'ai pas d'autre mot. L'héroïne est instantanément super attachante et l'angoisse puis la tragédie qu'elle vit sont rendus proprement terrifiants. La caméra qui suit le tuyau de la voiture jusqu'aux chambres avec la musique lourde (remarquable elle aussi), je frissonnais limite. Les cris de l'héroïne sont des cris d'épouvante et de déchirement PURS et DURS.


Et tout de suite j'étais révolté par l'attitude de son copain et prenais parti pour elle (qui est super jolie putain quel con son copain).


Quand on arrive dans la communauté suédoise, bon sang, quelle immersion. Filmer dans des décors naturels ça n'a vraiment pas de prix. On est quasiment tout le film sur une grande plaine avec 3 ou 4 bâtiments qu'on arrive à repérer comme si on y était.


Les suédois sont à la fois rassurants et profondément flippants, notamment Pelle. Il est évident que pour eux, l'anormal peut être normal - jusqu'à quelle limite ? Et on devine l'aptitude à la dissimulation et aux mensonges.


Lors de la première mort (la chute des vieux) le film aurait pu basculer dans une course-poursuite, sans doute haletante et incroyable. Mais c'est vrai que l'on n'aurait sans doute pas "travaillé" l'héroïne de la même façon.


Pour elle aussi l'anormal finit par devenir normal. C'est cela aussi qui est dérangeant : elle trouve une famille et même si ses membres ont des coutumes gerbantes, elle va peut-être l'accepter. On ne peut pas dire que le film tranche vraiment à la fin.


Dans l'ambiance j'ai trouvé MIDSOMMAR pas si loin de la série HANNIBAL dans ses meilleurs moments d'angoisse (soit surtout la saison 1).


Ah et Florence Pugh bah je l'épouserais bien volontiers :-)

Pedrof
7
Écrit par

Créée

le 27 août 2019

Critique lue 392 fois

2 j'aime

Pedrof

Écrit par

Critique lue 392 fois

2

D'autres avis sur Midsommar

Midsommar
trineor
9

Le sacre de l'été

Le plus immédiatement troublant devant Midsommar, c'est sans doute – comme à peu près tout le monde l'aura relevé – de se retrouver face à une œuvre horrifique toute faite d'été, de ciel bleu, de...

le 3 août 2019

201 j'aime

61

Midsommar
Mr_Purple
5

La secte où on n'y voyait pubien

Tout était bien parti pourtant : un prologue efficace et puissant, une mise en scène froide et chirurgicale à la Shining qui sait captiver et créer une ambiance joliment anxiogène, et la présence à...

le 1 août 2019

192 j'aime

31

Midsommar
takeshi29
9

L'horreur est-elle moins pénible au soleil ? (A peu près Charles Aznavour)

En introduction disons-le tout net, je ne fais pas partie de ceux qui attendaient ce "Midsommar" conquis d'avance, n'étant absolument pas un adorateur du déjà culte "Hérédité", dont la mise en place...

le 1 août 2019

86 j'aime

32

Du même critique

The Last of Us
Pedrof
4

Un succès critique et public frustrant

Suis-je bizarre de ne pas aimer the last of us, de ne pas avoir été pris, emporté, touché ou même franchement amusé ? C'est frustrant de voir un jeu porté aux nues par la critique et s'en sentir...

le 31 déc. 2022

25 j'aime

9

La Haine
Pedrof
3

Enervant

J'ai eu du mal avec ce film. Sur 24 heures on suit trois types, Said, Vinz et Hubert, des prototypes de ce qu'on appelle communément des "racailles". Vous savez ces champions des incivilités qui font...

le 20 juil. 2016

8 j'aime

7