Le cinéma de genre fait peau neuve, enfin ouais il fait presque peau neuve, car ce film fait tout de même grandement penser à the Wicker man. Faire du cinéma ce n'est pas forcément s'éloigner d'un sujet déjà existant et déjà exploité. Si c'était le cas il n'y aurait pas beaucoup de productions chaques années à sortir sur les écrans. Le problème de Midsommar n'est pas le contexte dans lequel se déroule son histoire, celui-ci est même fort bon. Le souci majeur du film est que tout ce folklore sent le superficiel, il est difficile de croire en ces coutumes d'un autre âge. Non pas quelles ne soient pas possible dans le monde contemporain, mais tout cela sent trop le préfabriqué. Ari Aster nous présente une magnifique image, qui de plus est enrobée par de belles idées de mise en scène. Seulement tout cela sent le faux. Quand on construit un tel univers il faut faire croire en toutes les choses qui le constituent. De la plus petite à la plus grande. Hors on ne croit pas en grand chose. Pourtant l'ambiance est malsaine, mais malgré cette sensation qui plane sur le film on a du mal à ressentir le moindre frisson. Le réalisateur instaure pourtant une longue introduction censée créé de l’empathie avec son personnage principal, si cette intro fonctionne ça n'a pas vraiment d’intérêt pour la suite de l'histoire. Tout cela n'est qu'un stratagème pour se sentir proche du personnage de Dani. Le film étant qualifié dans la catégorie horreur on se doute aisément que la bande de jeunes américains ne va pas pouvoir s'en sortir. Et surtout qu'un seul d'entre eux va pouvoir tenir jusqu'au bout. Mais qui cela va bien pouvoir être? Des surprises il n'y en a pas, c'est bien dommage. Dès le premier cérémonial on sait exactement ce qui va se passer, il n'y a pas l'ombre d'un mystère. D'ailleurs on ne sent pas la terreur à ce moment, puisqu'il tout est prévisible il ne peut pas y avoir le moindre frisson. Le passage contient des scènes gores, mais là encore ça sent le faux. Les effets spéciaux sont loin d’être mauvais, mais la supercherie n'est pas assez bien faite pour que l'on pense ça vrai.


Les têtes sont creuses, on voit que ce sont des masques moulés sur le visage des acteurs. Ça manque de crédibilité. Et le rituel se fait tout les 90 ans, donc comment éliminent-ils les personnes de plus de 72 ans?


Le film n'arrive jamais à faire passer le frisson. Une chose regrettable car on voit qu'il y a une vraie recherche sur l'esthétique du film. On croirait l'image sortie d'un musée d'art contemporain. Les costumes, les décors, et les plans sont splendides. Tout est vraiment beau là-dedans. Le scénario lui est très conventionnel, et les éléments qui arrivent le sont tout autant. Les acteurs ne sont pas excellents, les premiers rôles ont des têtes d'acteurs de seconde zone, tel Jack Reynor qui a le même visage que l'acteur de Thor Chris Hemsworth, mais les moins bons sont les secondes rôles. On voit bien que ce sont des locaux qui ne savent pas jouer la comédie, ils ont certes un physique qui colle, mais ces gens se donnent l'air, ils ne savent pas incarner ce qu'ils sont censés jouer. Sans être exécrable, ils manquent de crédibilité. Mais c'est la faute du réalisateur qui ne sait pas obtenir ce qu'il cherche à faire passer. Le meilleur passage de Midsommar reste l'instant de la danse qui pour le coup est très bien mise en scène. Pendant toute sa première partie Midsommar captive malgré la longueur, seulement l’intérêt se délite au fur et à mesure que l'histoire est narrée. Le film se clôt avec une fin est assez ridicule, le dernier plan est terriblement idiot, il vient enfoncer le clou du ridicule. Aster a un vrai sens visuel, il faut maintenant qu'il arrive à maitriser le reste et il obtiendra enfin un bon film d'horreur. S'il est sur la voie, il n'a pas encore trouvé le bon chemin qui l'emmènera au parfait film d'épouvante.

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le 16 oct. 2019

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Heurt

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