Adolescence en scène

L'expression de la liberté, ça peut prendre différentes formes. Pour certains, ça passe par l'écrit, d'autre par les arts plastiques. Pour Amy, c'est par la danse qu'elle l'extériorise. Elle en a bien besoin, à un moment de sa vie où ses repères sont chamboulés.
Mignonnes est avant tout un film sur l'adolescence, âge où certaines illusions cèdent sous le poids de l'écrasante réalité. Sans parler des traditions familiales qui tout à coup deviennent davantage une source d'oppression que de communion. Un moment où l'on se cherche, où l'on se perd.
Le premier long-métrage de Maimouna Doucouré (également au scénario) a l'avantage de ne pas trop appuyer le trait sur la dureté de la situation. Le style obéit à une logique d'hyperréalisme (scènes du quotidien, comédiens non-professionnels) qui heureusement se refuse à certains automatismes lassants comme la caméra qui tremble sans arrêt. Elle le mêle à un symbolisme assez évocateur (notamment avec le sang).
Hélas pour Mignonnes, la forme comme le fond ne présente pas grand intérêt. C'est un instantané juste (délesté de pas mal de clichés) mais néanmoins déjà vu et revu cent fois ailleurs. Les tournants narratifs ne surprennent guère et mis à part son final (moins rose que prévu), il manque de vrais moments forts pour emporter la partie. La distribution exemplaire permet au film de se laisser regarder sans inconfort, mais on finit comme on commence : sans savoir où tout cela mène.