Pour bien me faire comprendre, permettez-moi cette petite comparaison : le remake d'un bouquin lu et apprécié en film, c'est comme percevoir un être cher mais au travers d'un autre regard : c'est souvent dérangeant. Bien plus que le manque de moyens propre au cinéma (en terme de durée ou simplement de mise en scène), c'est en quelque sorte la trahison de son imagination et de son ressentis qui provoquent ce malaise.
Et si la plupart des adaptations s'avèrent décevantes, le Millénium de Fincher est, quand à lui, juste différent. Je ne saurais pas dire s'il est plus ou moins bien que l'œuvre dont il est tiré, ce n'est pas la question. La seule chose à laquelle j'ai pensé en sortant de la séance, c'est que c'était tout simplement un excellent film.
Un très bon casting (mention spéciale pour le rôle de Salander), une musique et une photographie glauquisimes à souhait et un remodelage scénaristique qui apporte vivacité et personnalité au long métrage.
Et s'il fallait comparer la version scandinave et cette nouvelle mouture américaine, la version nordique reste, selon moi et malgré son indiscutable valeur et son authenticité, un ton en dessous de ce nouvel opus.
Et si je n'avais qu'un seul vain regret, c'est de ne pouvoir avoir perçu ce film avec l'innocence du regard de quelqu'un n'ayant pas été défloré par le livre.