Jonas version psychédélique un peu chiant.

L'originalité et l'intérêt de ce film réside dans le bombardement d'images et de possibilités scénaristiques entremêlées, ce qui peut créer une foultitude de sensations au visionnage et de post-analyses possibles à partir de ces données. Malgré une pause centrale qui semble suivre une histoire plus ou moins linéaire, les bombardements visuels du début et de la fin suggèrent une sorte de cycle des possibles relativement infini. Le film se clôture d'ailleurs par la phrase "cette histoire ne possède pas de fin", ce qui est plutôt évocateur.

Alors évidemment, cela fait de ce film un OVNI et on y trouve des micro-scènes visuelles assez intéressantes qui vont jusqu'au surréalisme onirico-burlesque façon cliché anime japonais mais je trouve que c'est la moindre des choses vu l'ouverture des possibles que le film impose. La juxtaposition de plans sans réel lien direct est la maniere la plus simple et la moins élaborée de créer du mindfuck, procédé qui rappelle d'ailleurs les projections de clips de musique artisanaux fait à l'arrache en Teuf.

En dehors de l'expérience assez spéciale et "mindfuck" du visionnage, j'ai trouvé l'esthétique assez générique voire laide, de qualité série anime moyenne et le scénario peu intéressant. J'ai été relativement déçue car le changement de traitement de l'image qui passe de dessin manga à dessin réaliste ainsi que le point de bascule qui nous emmène vers le mindfuck promettait du lourd mais je trouve au final cette œuvre assez creuse. Et surtout, je n'ai rien ressenti.

En florilège, on peut y voir la plupart des sentiments (amour, haine, peur, espoir/désespoir, tristesse, mélancolie, abandon, envie de vivre, fantasme....) ainsi que des situations de vie (quasiment tout ce qui est possible y est présent en images si rapides que c'est presque subliminal) mais le film en lui-même ne raconte pas grand chose et ne fait pas ressentir grand chose sinon de l'ennui et au mieux un léger mal de crâne.
Dans la séquence centrale mieux traitée on y voit la confrontation avec la mort qui mène à un remake de Jonas dans la baleine pouvant facilement être interprétée comme le symbole de la lutte pour vivre par dessus le reste qui symbolise "la vie" en elle-même et ses possibles, m'enfin je trouve que ça ne suffit pas. Du moins, ça n'éveille pas mon intérêt.

L'esthétique m'ayant vraiment déplu et le "scénario" étant selon moi faussement profond et original, je lui attribue un 4, car il manque vraiment une petite étincelle pour faire de lui un mindfuck intelligent.
En prenant une telle liberté anarchique scenaristique et visuelle, je trouve que Mind Game fait du sur place alors qu'il aurait dû nous emmener très loin. C'est un genre de M. Nobody sous acides auquel je n'ai pas adhéré du tout.

Et pour tous ceux qui disent n'avoir jamais vu un truc aussi puissant et déjanté, tous les avis sont dans la nature, mais putain, je pense avoir vu bien plus fou que ceci. (Au pif Hausu, Surviving Life, Holy Motors ou Tetsuo, c'est déjà au-dessus selon moi).

Je le place tout de même dans ma liste des plus beaux mindfuck car il pourra plaire à d'autres.