Minot, ris ! Tire ! Ris ! Porte !
Quoi de mieux qu'une nouvelle de P.K. Dick pour trouver la matière scénaristique d'un bon film de SF ? Pas grand chose et ce ne sont pas R. Scott, P. Verhoeven ni même ici S. Spielberg qui viendront dire le contraire. Au milieu de XXIe siècle, les meurtres ont presque totalement cessé grâce au programme Pré-Crime qui emploie des enfants pré-cognitifs qui les prédissent à l'avance et donc permettent à une équipe d'intervention de les empêcher. John Anderton est à la tête de l'unité d'intervention Pré-Crime et sa vie va basculer le jour où les précogs indiquent qu'il va abattre un homme qu'il ne connaît pourtant pas. John va donc fuir et tenter de changer le futur. Sans DeLorean !!
En voyant Confucius ajuster ses notes j'ai vu passer Minority Report dans mon flux d'actu' et j'ai eu envie de le revoir. Ca faisait facilement 10ans que je ne l'avais pas vu et je ne savais pas trop ce que j'allais en penser aujourd'hui. Eh bien disons-le tout de suite, je ne regrette absolument pas ce re-visionnage. L'univers Dickien mis en place par Spielberg est vraiment merveilleux. Une vision de l'avenir froide et calculée où la technologie a fait un réel bond en avant par rapport à notre époque. Je pense aux bâtons vomitifs utilisés par la police, aux voitures sur rails dans une optique de verticalité dans les transports ou encore aux écrans entièrement tactiles qui permettent de naviguer dans les images comme si on y était. Bref, un bon gros trip futuriste qui s'assume et qui ravira ceux qui aiment la SF !
Cet univers travaillé gagne réellement en substance grâce à une photographie sombre oscillant entre le gris et le bleu qui sublime les environnements froids et aseptisés du film. Tom Cruise qui est un acteur que je n'aime pas spécialement s'en sort ici admirablement. Comme souvent chez Dick, ses personnages principaux sont torturés et brisés et J. Anterton n'échappe pas à la règle et le personnage de Cruise profite également des bienfaits de la photo qui renforcent encore d'avantage la mélancolie et la tristesse qui émanent de lui. C'est également l'occasion de croiser un très bon Max von Sydow ainsi qu'un petit jeune qui officiera plus tard dans le rameke nauséabond d'une autre oeuvre de Dick; j'ai nommé Colin Farrell.
Donc pour résumer (TL,DR), on a un super univers SF magnifié par une photo de qualité, des acteurs qui en imposent et Spielberg aux commandes de tout ça avec un budget de plus 100M$. Même si Minority Report comporte son lot de scènes d'action, ces dernières sont bien dosées et loin d'être trop envahissantes en plus d'être lisibles et bien filmées. Le scénario est astucieux et original, les rebondissements sont appréciables et même si le dernier quart du film est prévisible, d'une manière générale le film est parfaitement équilibré. En conclusion, Minority Report est un excellent film de SF. Je serais presque tenté de dire la meilleure adaptation de Dick mais malheureusement pour les précogs, les Nexus-6 et R. Deckart sont déjà passés par là et ont définitivement conquis le coeur des fans de SF. En tout cas le mien.