Déjà très emballée par le premier opus ("Minuscule; la vallée des fourmis perdues"), je découvre le second ce soir avec autant d'enthousiasme.


6 ans se sont écoulés entre les deux films, plutôt bon signe lorsque l'on ne veut pas sombrer dans la simplicité d'un unique changement de décor.
Parce que les films à thème entomologique, il y en a eu pas mal, et pas seulement Maya l'abeille.
En 1998 par exemple, Disney-Pixar faisait, avec son "1001 pattes", la concurrence à Dreamworks et son "Fourmiz".
Les deux étaient originaux, avec pour Fourmiz l'originalité en sus d'un scénario plus cossu, évoquant les interrogations existentielles d'une fourmi, inspirée psychologiquement et physiquement de Woody Allen, sur l'individualité de l'être au sein du collectif.


Le premier Minuscule se concentrait sur un tout autre aspect, loin du personnage de dessin animé humanisé et parlant.
Les insectes ne parlaient pas, certes communiquaient par un langage sonore, buzz et cliquetis divers, et n'avaient "d'humain" que les sentiments qu'on voulait bien leur accorder, l'intention n'étant pas non plus de proposer une version animation de Microcosmos.
Les attitudes étaient celles d'insectes, l'essentiel de la gestuelle aussi, mais bien entendu, le côté romancé de l'aventure épique qu'ils traversaient fleurait bon la fantaisie du conte arrangé.


Dans cette nouvelle production, on retrouve certains personnages, toujours aussi touchants dans leur simplicité et souvent très drôles, qui se retrouvent expédiés bon gré mal gré aux tropiques.
S'ensuit bien sûr un enchaînement de situations rocambolesques, parfois amusantes, parfois réalistes, parfois loufoques et malgré tout beaucoup de tendresse.


Parce que pour moi, Minuscule, si je le recommande sans la moindre hésitation pour les petits comme pour les grands, c'est avant tout un poème filmé, une belle oeuvre d'art intelligente et malicieuse, qui fait briller les yeux et taquine les sens.
L'émotion est là, la petite morale écologique aussi (mais qui oserait en vouloir au réalisateur de ne pas la placer en ces temps cruciaux de nécessité à l'éveil des plus jeunes, à l'instar des deux opus de la tortue Samy, autres excellents longs métrages axés océans).


Minuscule c'est un délicieux moment de sourires et de découverte, d'espoir et de fraternité entre espèces, un doux moment de nature qui fait du bien, de belles images qui offrent, par une brève lucarne à toute petite échelle, une vision d'ensemble différente de ce monde que nous pensons contrôler.

RoxanneSharks
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le 18 juin 2019

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