En l'espace de 178 épisodes regroupés en 2 saisons, la série créée par Hélène Giraud et Thomas Szabo a fait souffler un vent de fraîcheur sur le paysage de l'animation. Optant pour le format court de 5 min, les aventures de nos voisins polenisateurs alliaient prises de vue réelles, incrustation 3D, poésie et humour burlesque. A l'instar de leurs cousins cafards accompagnés de Oggy le chat bleu, les Minuscules ont décidé de coloniser les salles obscures. Que reste-il 1h30 plus tard ?
Minuscule le film c'est un peu le best of de tous les meilleurs épisodes de la série. Et oui ! Je les ai tous vu ! La mythique course poursuite, coccinelle vs mouches, avec crash collectif dans l’œil de la 2cv, la toile de l'araignée transformée en emmental, les manœuvres militaro-comiques des fourmis, les escargots amorphes, la petite araignée chapardeuse etc... Je suis rassurée de me retrouver en terrain connu mais le manque de surprise, l'absence d'éléments originaux, de nouveaux « personnages », le cruel manque de rythme, transforment mon excitation naissante en ennui poli.
Comme une fourmi, le film est craquant de l’extérieur mais si mou une fois passée la première couche de chitine. De la force de la série, exploiter les 5min pour développer une graine de synopsis, il ne reste rien. Les pics de tension sont mal placés, ne serait-ce que cette scène de guerre finale, coupée en deux pour permettre à notre coccinelle cabocharde de partir en expédition. Les rares idées originales sont noyées dans le déjà vu de la série, le rythme en moins. Il y a bien quelques gags efficaces ( la fourmi goûtant le sucre et sa réaction de junkie, les fourmis rouges dans la canette façon essorage de lave-linge, la reine pondeuse made in AK-47 etc...) mais trop dilués dans le flot narratif stagnant.
Évidement, les plans sont au minimum beau, les animations excellentes dans leur retenue, les bestioles expressives au possible et la bande son jubilatoire. Mais la magie n'est plus là, les 178 épisodes précédent ont exploité le filon jusqu'à la dernière veine.
Trop souvent dans la grande famille des « Séries » il y a la saison de trop. A l'échelle Minuscule, il y a simplement l'épisode de trop.