Miss Hokusai
6.4
Miss Hokusai

Long-métrage d'animation de Keiichi Hara (2015)

Miss Hokusai retrace une tranche de vie de O-Ei et sa famille, O-Ei étant la fille du célèbre peintre japonais connu sous le pseudonyme d'artiste Hokusai (l'un de ses 30 pseudonymes !).


Keiichi Hara est surtout connu pour ses travaux sur Doraemon (un manga et un anime "ancestral" au Japon) mais s'en est émancipé avec Un Été avec Coo et Colorful. Ici aussi, il adapte un manga en 3 volumes nommé Sarusuberi, qui est le nom japonais des lilas d'été. Comme je l'indique au début, il a donc décidé de se concentrer sur une partie du manga, la relation entre O-Ei et sa petite sœur O-Nao, jeune et aveugle. J'ai beaucoup de mal à trouver trace de l'existence de cette petite fille et j'espère que ce n'est pas inventé car sa présence est source de mélodrame justifié, selon moi, uniquement car c'est biographique.


Mais passons...


J'avais survolé des avis mitigés et je dois cependant reconnaître que ce film m'a plu.
Tout d'abord, le chara-design, même s'il n'est pas des plus original, a le mérite d'avoir un trait assez prononcé qui accentue l'expressivité des visages. Les décors fixes sont dessinés en 2D (je n'ose dire à la main) et tous les décors qui bougent sont évidemment en CGI mais les techniques dérivées du Cell Shading sont maintenant suffisamment abouties pour que l'intégration se fasse sans douleur (oui, Vandread, c'est toi que je regarde !)


Le rythme est bon, tantôt lent, parfois plus rapide.
Mais surtout, la narration injecte du fantastique de façon tout à fait bien justifié à mon goût : tout simplement, un peintre doit, pour bien dessiner, être sensible à toutes les manifestations, réelles ou non, qui se déroulent autour de lui.
Cela donne des scènes mystiques qui nous font voyager dans le folklore japonais, des rencontres avec des personnages haut en couleurs, des situations parfois déjantées,...
En plus du mystique, l’onirique est également présent dans des scènes bien amenées et toujours pertinentes (la scène "papier à dessin qui se froisse", le passage dans la barque,...).


Au final, cette tranche de vie n'est pas là pour nous conter toute la vie de O-Ei et c'est tant mieux. Le fond ne concerne qu'une partie de sa vie et de ses relations mais la forme permet un mélange complètement pertinent entre les peintres et leurs œuvres tout en rendant hommage à une femme japonaise, du XIXe siècle et qui pourtant menait un travail artistique important et reconnu.

sseb22
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015 et Films revus en 2024

Créée

le 22 sept. 2015

Critique lue 644 fois

11 j'aime

sseb22

Écrit par

Critique lue 644 fois

11

D'autres avis sur Miss Hokusai

Miss Hokusai
mxmxm
6

La Femme emportée par la vague

Il est difficile de deviner à quoi s’attendre quand on évoque Keiichi HARA ; après des années de fidélité au personnage de Doraemon et à la série Crayon Shin-Chan, HARA s’est illustré au cinéma en...

le 3 sept. 2015

15 j'aime

Miss Hokusai
sseb22
7

De la vague à l'âme

Miss Hokusai retrace une tranche de vie de O-Ei et sa famille, O-Ei étant la fille du célèbre peintre japonais connu sous le pseudonyme d'artiste Hokusai (l'un de ses 30 pseudonymes !). Keiichi Hara...

le 22 sept. 2015

11 j'aime

Miss Hokusai
Christoblog
4

Joli et inconsistant

J'avais trouvé très intéressant et original le précédent film de Keiichi Hara, Colorful. Je m'attendais donc à être enthousiasmé par Miss Hokuzai, porté par une critique très...

le 13 sept. 2015

10 j'aime

1

Du même critique

Total Recall : Mémoires programmées
sseb22
6

Comment gâcher un vrai travail de fond

Ayant prévu d'aller voir le film, je me suis repassé l'original de 1990. J'ai d'ailleurs écrit sa critique Par conséquent, les différences et les ressemblances m'ont sauté au visage. Et je pense que...

le 16 août 2012

69 j'aime

21

Piège de cristal
sseb22
9

Die Hard de cristal

J'ai toujours été un fan de cette série (bon, surtout les premier et troisième :o). Je dois avouer que le film est marqué "années 80" (cigarette à l'aéroport, arme dans l'avion, les vêtements,...)...

le 23 nov. 2010

63 j'aime

13

La Vie des autres
sseb22
9

D'une justesse désarmante

Berlin Est, 1984. Georg Dreyman est dramaturge et vit avec son actrice principale, Crista-Maria. Officiellement, Georg est fidèle au Parti mais le ministre de la culture le fait quand même surveiller...

le 24 mai 2011

57 j'aime

5