Revoyons notre check-list Tim Burton:
Un personnage principal incompris et solitaire : check.
Un personnage principal dont les caractéristiques rappellent Tim Burton : check.
Des proches du héros qui ne croient pas en lui : check.
Des banlieues américaines : check.
Des créatures étranges : check.
Un monde cruel dont on peut échapper que par l'isolement : check.
Et c'est une adaptation. Je n'ai pas lu le livre original, mais il semble tout de même que ce bon vieux Tim ne sache, encore une fois, parler que d'une chose : de lui et de sa difficulté à percevoir et à s'intégrer dans notre monde. C'est fort, quand même. Tout le monde paye pour aller chez le psy, mais Tim Burton, lui, nous fait payer pour lui. C'est du génie.
Bon, je suis mauvaise langue. Il y a une maestreia évidente dans la réalisation de Miss Peregrine et les Enfants Particuliers. C'est juste que cette maestreia, Burton ne l'a pas faite évoluer en 18 films, alors ça finit par lasser. Le bonhomme semble même à court d'idées, quand il repompe sans vergogne un plan iconique de Michael Bay. Et il en va de même pour ce scénario d'un classicisme burtonien absolu. C'est comme le gâteau fétiche que votre grand-mère fait à chaque fois que vous la voyez, c'est plutôt bon, mais au bout d'un moment, ça finit par bien faire. Et comme d'habitude, on a le droit à cette morale un peu populiste qui consiste à dire "le monde est pourri, mais MOI, Tim Burton, et TOI, spectateur adolescent en quête d'identité, nous sommes des gens particuliers et nous ne sommes pas comme tout le monde". Et tout le monde applaudit, et tout le monde crie au génie, sans se rendre seulement compte que c'est justement cette morale-là qui rend le monde si pourri.
Mon énervement face à cette morale et ma lassitude ne m'ont cependant pas empêché de m'amuser durant quelques scènes. La première moitié du climax, par exemple, est très chouette, malgré le design inoriginal au possible des méchants. C'est juste dommage qu'à chaque fois que l'on s'amuse bien, des faiblesses de scénario ou le cabotinage absolu des acteurs (l'ado qui joue O'Connor, sérieux...) viennent tout gâcher. Et ce n'est pas la fin qui élude la partie la plus intéressante des aventures du héros qui rattrapera cette histoire insipide qui ne va décidément pas me réconcilier avec le cinéma de Burton.
Héros qui nous fait d'ailleurs une Anakin Skywalker en s'en battant totalement les couilles de quitter ses parents
PS: on va commencer par en parler, de cette mode qui consiste à mettre de mauvaises chansons sans rapport avec le film dans les génériques de fin ?
http://explorersclub.fr/miss-peregrine-enfants-particuliers-critique/