Le Mission impossible cérébral with spoilers

Film de commande pour De Palma, cette adaptation de la série souffre de plusieurs problèmes : elle est datée, les scènes d’action ne sont pas le fort de B.D.P., et ce dernier ne peut s’empêcher de faire des effets de style. Le problème, c’est que la plupart du temps ceux-ci tombent à plat.
C’est dommage, car le scénario reste assez convaincant. Très hitchcockien (ce qui a sûrement plu à De Palma), l’histoire finalement importe peu (le fameux MacGuffin cher à Tonton Alfred (on amène les personnages à rechercher quelque chose dont on sait que ça a de la valeur mais dont on ignore totalement de quoi il s’agit, cela servant au développement du scénario)), il permet au père Brian de développer et de broder ses références.
Très à l’aise dans toute la partie Prague, et même dans l’attaque du siège de la CIA, il semble se montrer perdu (on le serait à moins vu l’absurdité de la chose) lors du finale entre le train et l’hélico.
On a en apparence un film d’action très années 90, avec des passages époustouflants. Mais avec De Palma, rien n’est aussi simple. On a ainsi une réflexion sur l’essence des images et la mystification. Il nous interroge en permanence sur ce que nous pensons avoir vu, et nous invite à chercher les pièges. Nous poussant à croire que tout ce que l’on a vu est vrai, il passe son temps à nous démontrer que non. Et c’est autour de cette idée que se joue la scène entre Hunt et Phelps.
Tom Cruise, mâchoire carrée et cheveux courts, est assez convaincant. Les amateurs de la série peuvent reprocher au scénariste d’assassiner la mythologie (trahison de membres de l’équipe). En fait, le film n’aurait pas dû s’appeler MISSION IMPOSSIBLE pour pouvoir être un peu plus apprécié.
Vanessa Redgrave (égérie des années 70 grâce à BLOW-UP, autre source d’inspiration de De Palma) est parfaite en Max, trafiquante qui recherche à monnayer des infos.
Le film possède donc un des défauts que je reproche également à sa suite : la fin est complètement ratée. Hormis cela, le film se regarde avec un certain plaisir malgré une certaine lenteur qui émane de toute cette entreprise.
Il nous montre une société en mutation devenant une civilisation d’images et de technologie (film visionnaire, datant de 1996, à l’époque d’internet balbutiant). Ce qui sera encore plus flagrant avec SNAKE EYES.

lolodu87
6
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le 3 juil. 2020

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lolodu87

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