La mission (Impossible ?) de Brian de Palma

Parvenir à adapter au cinéma une licence d'un autre média est une tâche loin d'être aisée. C'est pourtant le pari de de Palma qui a su, avec ses gimmicks habituelles, renouveler le genre de l'espionnage avec la cultissime licence Mission : Impossible.
Le succès de ce film ne repose pas uniquement sur la performance des grands acteurs présents (un Tom Cruise crédible en tant que protagoniste et un Henry Czerny qui semble véritablement adorer jouer les personnages détestables). Au contraire, le film a surtout le mérite de proposer un rassemblement d'une multitude de foules autour de ce projet qui semblait bien ambitieux. D'un côté, le public fan des séries qui avaient été produites et de l'autre celui en recherche de renouveau dans le cinéma d'action. Il est ici question de transmission à la fois dans la diégèse du film, le tout jeune Ethan Hunt devant prendre la relève du grand Jim Phelps, mais également dans notre réalité. Le film réalisé par de Palma propose un nouveau regard plus contemporain sur la franchise et a su le réadapter aux problématiques actuelles si bien que la saga de films qui en découle encore aujourd'hui parvient à constamment apporter de nouvelles idées grâce aux bases solides laissées par le long métrage.
Certes, le film n'est pas sans défauts relevables. La performance d'Emmanuelle Béart n'a rien de marquant, ce qui contraste énormément avec celle de Jean Reno ou Jon Voight. La présence de son personnage est d'ailleurs loin d'être pertinent dans l'histoire et on s'interroge sur son intérêt réel dans l'intrigue et la progression narrative. Toutefois, ces défauts n'entachent pas la qualité globale du métrage. Le professionnalisme et le respect pour l'œuvre originale dont a fait preuve de Palma a permis la concrétisation d'un projet qui aurait pu ne jamais être pérennisé sans ces éléments.