Quel meilleur cadeau pouvais-je faire à la communauté Senscritique que l'épique narration d'un film de noël pour marmots. Quand certains aiment à se repasser l'intégral des Harry Potter ou des (trois) Indiana Jones, le plus souvent aux côtés de cette même marmaille, d'autres comme votre serviteur, aiment voguer sur les terres immortelles des bas-fonds télévisuels, si possible en compagnie du truculent beau-frère, et finir pas tomber sur un bijou du septième art et d'éducation pour nos charmantes têtes blondes. C'est avec ce genre de volonté discutable que l'on se surprend à regarder Mission Père Noël sur Gulli en cette belle soirée d'hiver, et d'autant plus de s'amuser à refaire les dialogues tout en tenant de cerner un tantinet le propos du bousin.


Ce film est mauvais mais alors terriblement mauvais... Ce film est l'image même de ce que je ne supporte pas chez les amerloques : à savoir leur manière, disons très délicate, de transformer un concept joyeux et familial en un gloubiboulga indigeste de restant de buche, fleurant le pompeux discours religieux et la dégeulasserie bien pensante. Vraiment, je hais cela.


Mais bref, passons car nous avons un film sous le sapin à déballer comme un possédé s'arracherait les avants-bras. Point de tout cela ici, mes petits coquins avides de sang (même si j'avais en tête quelques visionnage de films d'horreur de noël), ici nous découvrirons que le père noël a décidé de nous faire une jolie farce en décidant de remplacer le fond d'une boite à chaussure par six couches du plus bel engrais naturel. C'est plus ou moins de cette façon que commence notre histoire...


Il était une fois un jeune riche aimé de tous, dorloté comme pas possible par ses parents, pour qui la vie était un long fleuve tranquille. La belle vie qu'il avait. Mais ce...jusqu'au jour...de...NOÊL !! Voilà que notre ami fortuné, en ce beau matin alors que la lune danse encore dans le ciel étoilé. Le bougre s'étant masturbé deux ou trois fois pour calmer ses ardeurs des fêtes décida de se lever. C'est alors qu'en passant la tête dans l'embrasure de la porte du salon, l'enfant y découvre un vieux monsieur dans un costume digne des plus grands supermarchés, déposer des cadeaux un peu partout. Est-ce un voleur, un vieux monsieur tout gentil répondant au doux patronyme de père noël ou bien Igor le clochard du coin rechantent libéré de prison, faute de preuves, pour viol sur mineur accompagné de meurtres rituels, lui-même que l'on surnomma le défloreur d'Arizona. Face à cette ribambelle de choix, notre ami préfère celle du papa noël et on le comprend. Aussitôt reconnu par l'enfant, père noël lui adresse son clin d'oeil le plus lascif avant de disparaitre dans une nuée orangée. C'est la magie...le tour de magie... Courant comme s'il avait une armée de clubs aux basques (du vécu personnel, désolé je m'éparpille), l'enfant s'empresse d'aller découvrir ce que lui a laisser père noël en cadeau dans sa chaussette au dessus de la cheminée. C'est avec consternation et colère que l'ami plein d'oseille extirpa un étrange objet du fond de sa chaussette : du charbon...


Des décennies plus tard, notre enfant riche est devenu un homme riche, sénateur de son état, en route pour la présidentielle qui plus est. Une idée très claire s'est fichée dans sa tête depuis son enfance, lui que l'on a osé prendre pour un pignouffe : détruire noël et cette chagasse de père noël. Il en a gros moi je vous le dit. Il va même jusqu'à lancer un communiqué télévisuel pour cracher sur la gueule du père noël, en faire un personnage misanthrope à bannir définitivement. Beaucoup de gens semblent apprécier la diatribe peu convaincante du sénateur, si bien que le vrai père noël est bien embêté. Si les gens commencent à ne plus croire en lui, il va disparaître et dieu sait que son plus gros fond de commerce se trouve aux USA. Ses pouvoirs de X-men diminuent donc à tel point qu'il ne peut malheureusement plus se téléporter, il se retrouve donc coincé dans une grange au milieu de l'Arizona, son fidèle lutin et ses cadeaux avec lui.


C'est là que débute les emmerdes du père noël. Parce que ce dernier n'est pas tombé dans n'importe quelle grange, non non. Il fallait que le ranch recèle la pire immondice que le monde ait jamais porté : une petite fille à la voix criarde. Et toute petite fille à la voix criarde qui se respecte ne saurait être parfaitement énervante sans son laquais de frangin pour qui l'inceste n'est qu'une vaste blague. Si je dis inceste c'est bien parce que les deux petits acteurs sont chauds comme la braise, défiant la magie du script pour tenter de se bécoter à la moindre occasion. Soit, le reste de la famille n'est pas forcément mieux casté : entre une mère totalement invisible et un père sosie rate de Jeff Bridges, on a bien du mal à voir en eux plus q'une simple troupe d'abrutis.


Un beau jour alors que les enfants jouent dans la grange à trouver le père noël (car la fille avait vu des gens plus tôt) accompagné de gâteaux secs, c'est son lutin qu'ils découvrent bien malencontreusement. Mille blagounettes de noël à se tirer une balle et une apparition terrifiante du père noël, alias Igor notre pédophile récidiviste, plus tard et voilà que les enfants sont copains comme cochon avec les nouveaux arrivants, dégageant de l'histoire son problème principal : la perte des pouvoirs du père noël. Et oui sans lui adieu noël, les cadeaux et l'haleine de tante Catherine lors des dîners de fête. Il faut remédier à cette ignominie, et pour se faire, père noël et son lutin ont besoin de faire à nouveau ressentir la foi à l'ami sénateur, à croire que son avis à une importance planétaire. Les gamins acceptent d'aider avec joie mais pour se faire il va falloir jouer de malice et évincer le père des enfants. Heureusement c'est un tel idiot qu'il croit à la maladie simulé par ses gosses, mieux que cela, leur stratagème de haute volée pour l'éloigner de la grange fonctionne parfaitement. Les enfants prétextent des énormités du style : "Ouais nan mais tu vois tu peux pas entrer dans la grange parce que Cookie (l'unique chèvre du ranch, très crédible tout ça) et notre cheval ont besoin d'être un peu seuls et de se préparer pour quand tu viens et tout enfin tu vois ce que je veux dire ?". Non, gamine personne ne voit ce que tu veux dire par là mais bon ton père est con comme un balai alors ça passe nickel...


La question qui se pose alors, maintenant que le problème du paternel n'est plus, c'est de faire croire au sénateur au père noël. Que décident les enfants ? Le menacer de mort pour qu'il fasse un communiqué ? Utiliser les pouvoirs du papa noël pour le convaincre ? Un démonstration de magie en public ? Non rien de tout cela. Les enfant font une vidéo, non pas pour révéler à l'Internet entier que l'interdit de l'inceste n'est que pure utopie mais pour provoquer en joute verbale le sénateur à base d'arguments du niveau de : "Vous n'avez quand même pas peur d'une enfant de neuf ans, monsieur ?". Sur ce la vidéo est balancée sur le net, sans grand succès, puis sur une chaîne de Tv où là ça passe mieux. chez le sénateur, l'appel est également reçu. Va-t-il accepter de se ridiculiser en démontant une gamine en direct à la télévision ? Est-ce qu'il va risquer de niquer sa campagne pour les présidentielles en détruisant son avis, passant ainsi pour le méchant briseur de rêves des petits n'enfants ? Oui il va le faire et plutôt deux fois qu'une. On monte une estrade dans le ranch, on met cinquante clampins devant pour y assister, on fait venir la télé... Mais tandis que les esprits s'échauffent au dehors, un tout autre climat agite la maison : en effet le cancer de la mère a refait son apparition et menace de la tuer sous peu parce que voilà tu peux pas test le cancer... Je précise que le sénateur est au courant de la chose. Il assume donc de ridiculiser une petite fille dont la mère est mourante sur une chaîne nationale. Bel esprit putassier comme j'aime.


Le débat arrivant inévitablement, l'achèvement de l'oeuvre se profile enfin. Va-t-on sauver le père noël ? Pas si sûr, l'argumentation du sénateur est suffisamment raisonnable pour conquérir l'esprit de la plèbe. Vient ensuite notre héroïne et sa bonne pensée américaine qui nous explique qu'avoir la foi prime sur la raison et qu'il faut être gentil et tout. Maintenant tu remplaces le père noël par Dieu et tu te retrouves avec un appel religieux et obscurantiste du plus bel effet, mais vraiment ce serait chipoter et surestimer la pensée américaine sur le sujet.


Le débat ne trouvant pas d'issues favorables, la gamine décide enfin de faire quelque chose de cohérent et d'emmener directement le sénateur dans la grange, qu'il puisse voir le père noël en personne et s'expliquer avec. Comment ce dernier va-t-il se justifier pour le morceau de charbon ? En lui faisant comprendre qu'il avait été un méchant garçon ? Vous êtes trop logiques les amis. Ce film ne l'est pas. Voici ce qu'il nous dit : "Hmm alors tu te souviens le coup du charbon... C'est regrettable. En fait c'est pas parce que tétais méchant mais trop riche ! Ouais mec t'avais tout quoi alors qu'est-ce que je pouvais t'offrir de plus ? Un nouveau Mac ? J'y connais rien moi. Non il fallait que tu comprennes que toi t'as peut-être tout mais pas les autres". Ce à quoi toute personne de bon sens aurait répondu : "Mais t'es con en fait, comment je pouvais deviner un truc pareil à dix ans ?". au lieu de cela le sénateur accepte la chose et tout rentre dans l'ordre.


FIN ?


Non, pas fin, nous avons oubliés un léger détail : le cancer de la mère. C'est deux semaines plus tard à la veille de noël que nous retrouvons la petite famille, elle qui est fraichement endormie dans un même lit. nuit de réveillon oblige, notre ami père noël et son lutin font irruption dans la chambre, réveillant au passage l'héroïne qui vient supplier que l'on se serve de la magie pour la guérir. Père noël est un peu bougon mais finit par accepter. Pif paf pouf à plus de cancer c'est super. Mais ce n'est pas tout, en réalisant cela il brise une règle fondamentale, à savoir de se mêler de la vie des mortels. Bon à vrai dire ce n'est pas la première fois mais on s'en fiche. Père noël perd, de ce fait, ses pouvoirs de mutant pour redevenir mortel, n'étant plus que Nicolas et non Igor. D'un coup d'un seul, alors que magiquement il perd aussi bien son costume que sa légendaire barbe blanche, c'est au lutin de devenir un authentique père noël, prouvant ainsi que même la Laponie doit respecter des quotas...


Je vous passe les blagues nulles de fin avec Nicolas, ex-père noël désormais au chômage qui fait des pancakes.

Fosca
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le 24 déc. 2015

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