De l'horreur et de la psychologie de comptoir...
Mister Babadook arrive en France avec énormément d'éloges. De quoi attirer l'amateur de film d'horreur lambda, d'autant qu'il s'agit de la première réalisation de Jennifer Kent. Si l'histoire initiale semble assez simpliste, la réalisatrice ne considère pas son oeuvre comme un film d'horreur, mais une histoire d'amour entre une mère et son fils. Résultat... Décevant.
Pourtant, tout commencait bien. Il faut dire que l'atmosphère du film est très bien mise en place, et ce dès le début du film. Une paranoïa intempestive de l'enfant envers les monstres et surtout une solitude du personnage de la mère particulièrement bien mis en avant qui permet d'accentuer tous les premiers effets, qui arrivent à faire frissonner. Car si la formule est classique - ombre, portes qui claquent ou autre sons inquiétants - la recette est utilisée avec parcimonie ce qui empêche de tomber dans les jump-scares prévisibles. La réalisatrice a d'ailleurs énormément travaillé sur la musique, afin de ne pas indiquer aux spectateurs quand sursauter. Du coup, le premier tiers est bon, aussi bien dans la dimension psychologique que dans l'aspect effrayant du film.
Seulement, à répéter les mêmes effets tout le long du film, l'oeuvre n'offre plus que peu de surprises et ce qui réussissaient à faire frisonner ne parvient même plus à nous surprendre et nous faire attendre plus que ce que l'on nous offrait au début. L'ennui s'installe progressivement pendant le film et offre un final très décevant, bien loin de ce que les dernières productions de James Wan (Conjuring, Insidious) ont pu offrir.
Alors, certes, la dimension horrifique n'est pas au coeur du film. Mais qu'en est-il de cette fameuse histoire d'une mère qui apprend à aimer son fils? Et bien, elle est fortement décevante. Parce qu'avec une psychologie de comptoir, à la fin se voulant symbolique mais complètement raté, le film échoue à retranscrire une histoire crédible et un temps soit peu intéressante. Les différents personnages présentés tout au long du film n'ont au final qu'une seule scène alors que l'on s'attendait, aux vues des relations entre les personnages dans le premier tiers à une présence plus importante de leur part, remettant en question l'intérêt d'avoir présenté ces personnages, d'autant que cette absence aurait exacerbé la solitude du personnage central.
Mention spécial à Noah Wiseman qui arrive à jouer avec justesse et une crédiblité assez folle le rôle du garçon.
Malgré un premier tiers excellent, le reste du film n'arrive pas à nous tenir en haleine, la faute à une psychologie de comptoir et des effets horrifiques trop répétitifs. Dommage.