Après avoir vu ce drame épouvantable, je présume que la sélection de Gérardmer était si mauvaise, que "Mister Babadook" faisait figure de chef d'oeuvre. Les festivaliers se sont enflammés, comme Empire qui le compare à "Rosemary's Baby" et "Répulsion", ou Variety à "Conjuring" et "Sinister". Les critiques; comme les spectateurs; ont ce besoin irrépressible, de se montrer enthousiaste pour pas grand chose. C'est devenu récurent, mais cela devient fatiguant. Ils ne sont plus exigeants, ou je le suis trop, ça se discute.

Amelia (Essie Davis) est veuve. Elle élève seule sont fils de 6 ans, Samuel (Noah Wiseman), né le jour du décès de son père. Depuis le décès de son mari, elle est dépressive et distante avec son fils.Il lui rappelle ce jour sombre, elle renvoie sur lui ses angoisses. Samuel fait des cauchemars toutes les nuits, il est persuadé qu'un croque-mitaine vit dans sa chambre, et finit dans le lit de sa mère, devenue insomniaque et ne supportant pas son contact.
Un livre va se retrouver dans la maison, il se nomme "Mister Babadook". Samuel demande à sa mère de lui lire avant de s'endormir. Sa lecture ne va faire qu'augmenter sa peur, mais surtout, il va mettre un nom sur ce croque-mitaine, qui va devenir réel à ses yeux. Sa mère va avoir de plus en plus de mal à gérer la folie de son fils, qui le coupe socialement de son travail et de sa sœur. Refusant de croire à cette menace, avant qu'elle ne prenne forme.

Un film d'épouvante se doit de faire peur, ou du moins d'instaurer une ambiance angoissante, c'est ce que l'on attend quand on va voir ce genre de film. Malheureusement, il ne remplit nullement cela. C'est surtout un drame, avec un très léger soupçon de terreur.
Essie Davis est crispante, c'est la version australienne de Marion Cotillard. Elle joue tout en émotion et dans l'excès. Elle est plus flippante que le babadook, ce qui est un sérieux handicap pour l'histoire. Pire encore, son attitude envers son fils, ne le rend nullement sympathique et finalement, on a presque envie qu'elle meure, ce qui est un autre handicap pour le film. Noah Wiseman est tout aussi énervant. Difficile de ne pas avoir envie de le gifler. Il ne parle pas, il crie, insupportable.

L'histoire se concentre sur la mère et le fils. Il y a aussi un chien tout mignon, dans cette immense maison qui semble isolée, malgré la présence d'une voisine bienveillante, atteinte de Parkinson. En dehors de cette gentille dame, tout les personnages sont austères. On a l'impression qu'ils sont tous dépressifs. La couleur n'existe pas, ni la joie par ricochet.
Jennifer Kent a écrit et réalisé le film. Elle met de sa personne dedans, ce qui laisse penser, qu'elle est sous antidépresseurs. Le babadook n'étant finalement qu'un personnage secondaire, une excuse pour traiter le vrai sujet, la perte d'un proche et faire son deuil. Le sujet est intéressant, mais les protagonistes sont si énervants, que seule la mort pourra apaiser mon esprit.
Le vrai monstre étant cet enfant, qui rend la vie de sa mère impossible. Elle-même en devenant un, à force de ne plus dormir. Cette relation d'amour/haine est destructrice. Heureusement que le Babadook arrive dans leurs vies. Un mal pour un bien.
Mais, il met du temps à venir. Ses griffes font référence à Freddy Krueger. Sa voix à Sadako Yamamura. Son chapeau noir à Jack l'éventreur. Son évocation à Candyman. Il a surement d'autres références, le téléviseur qui accompagne les nuits d'insomnies d'Amelia, diffuse de vieux films d'épouvante. Le Babadook se retrouvant même dans la magie de George Méliès. Il se fait discret, trop discret et nous a déjà tout raconter à la lecture de son livre.
Puis il ne tient pas ses promesses, comme celle-ci "Quand tu verras ce qu'il y a en-dessous tu regretteras de ne pas être morte", c'est limite de la publicité mensongère.

La réalisation a ses bons et mauvais moments. Il y a des effets de styles ridicules, c'est très pauvre. Les scènes en extérieurs sont plates. Jennifer Kent s'en sort bien mieux dans le huis-clos de leur maison. Mais elle rend des moments intenses, parfois risibles. L'épouvante laissant place à des rires gênants. Notre patience a été mis à rude épreuve et laisse place à la consternation, face à un Babadook jamais effrayant, à l'hystérie d'Essie Davis et ce final déplorable, nous laissant dubitatif face à tant de promesses non tenus.
Mister babadook ne renouvelle pas le genre. Il ne lui rend pas hommage. il pille un peu partout et nous sert un film indigeste. Il est très loin de ses illustres aînés : Freddy Krueger, Candyman, Chucky, Jason Voorhees ou Michael Myers. Un nouveau film de terreur australien décevant, comme le fût "Wolf Creek" en 2005. l'histoire se répète et la déception aussi.

Une énorme déception. L'année dernière, on avait eu l'angoissant "Conjuring". Cette année, on a toujours pas un film d'épouvante original réussi. La faute à un duo mère/fils énervant du début à la fin. Un croquemitaine mettant trop de temps à venir, pour finalement pas grand chose. A un final consternant et des scènes lamentables. La terreur ne s'installent jamais, au contre de l'exaspération et ennui. C'est un drame, dans tout les sens du terme.
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le 30 juil. 2014

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Laurent Doe

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