Avec Mister Babadook, Jennifer Kent signe très certainement le meilleur film de "possession" depuis l'Exorciste ; un genre tournant habituellement au ridicule, avec des scènes d'exorcisme ou de communication avec les esprits peu palpitantes. Pas de ça dans Mister Babadook, où une mère veuve et son fils de sept ans se retrouvent confrontés à une entité mystérieuse, métaphorique. La réalisatrice évite les jump scares faciles et plans archi-convenus pour proposer de réelles scènes d'effroi et d'angoisse jouant avant tout sur l'ambiance et la suggestion. Malheureusement, comme souvent avec ces films portés par une créature obscure et presque invisible, il suffit d'en révéler un peu trop sur son apparence pour que l'effet s'estompe. Néanmoins, ce contrecoup est plutôt bien amorti grâce à un travail sonore flippant(bruitages, distorsions, coups sourds...), et une belle gestion de la caméra qui se pare de quelques effets stylistiques assurés. Par ailleurs, Essie Davis délivre une prestation totalement habitée, alimentant un peu plus cette terreur constante.