Möbius par Vincent Bruneau

Ce film de Eric Rochant, avec Jean Dujardin, Cécile de France et le génial Tim Roth (un habitué des Tarantino avec des rôles dans Reservoir Dogs, Four Rooms ou encore Pulp Fiction) est enfin sorti en salle.
Après son rôle dramatique dans Le Bruit des Glaçons, et sa prestation magistrale dans The Artist, Jean Dujardin endosse de nouveau le rôle d’un personnage sombre, inquiétant et pommé, mais cette fois ci en tant qu’espion. Attention il ne s’agit pas ici du même type d’espion qu’Hubert Bonisseur de la Bath, l’espion déjanté interprété par Dujardin dans OSS 117, aussi bon soit-il.


L’histoire du film commence à Monaco, dans une grande banque d’investissement dirigée par un certain Rostovski (Tim Roth) et où travaille Alice (Cécile de France), une femme très sure d’elle et véritable surdouée de la finance.
Dans le collimateur des services de renseignement russes, Rostovski fait alors l’objet d’une étroite surveillance. C’est l’agent Grégory Lioubov (Jean Dujardin), un officier des services de renseignements russes (FSB) qui est alors en charge de la mission. Le FSB va alors décider de recruter Alice pour obtenir des informations confidentielles sur Rostovski, son patron, en lui proposant une offre qu’elle ne peut refuser. Tout se passe alors comme prévu jusqu’à ce que Grégory Lioubov tombe malencontreusement amoureux d’Alice, son agent infiltré, et ce en dépit de toutes les règles de l’espionnage.

Ce film tient toutes ses promesses : un jeu d’acteur excellent, un couple Cécile de France et Jean Dujardin qui fonctionne à merveille et un scénario qui, bien que classique, est à la fois palpitant et prenant. Si comme moi vous aimez les acteurs comiques dans des rôles dramatiques, vous serez conquis. De même Tim Roth en banquier véreux Russe est assez sensationnel.

D’autre part, afin de préparer ce rôle, Jean Dujardin a du se remettre au sport et se muscler, apprendre un art martial des forces spéciales du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (le FSB), mais aussi apprendre des rudiments de Russe afin de rendre son personnage crédible. On notera tout de même cette performance quand on sait le mal qu’il a eu pour se mettre à l’anglais…

Ensuite, Audrey Tautou était pressentie pour le rôle d’Alice. Je pense franchement que ça n’aurait pas été une bonne décision au regard de la prestation de Cécile de France qui apporte à son personnage un charisme et une fragilité qui n’aurait très certainement pas été les mêmes chez Audrey Tautou.

Enfin ce film est à la fois un film d’espionnage et une romance impossible, donc si l’un des deux aspects vous rebute, vous pourrez vous rattraper sur l’autre (idéal pour une sortie en couple ; vous me remercierez). C’est donc globalement un film intéressant et que je vous conseille, mais ne vous attendez pas non plus à un film Hollywoodien.