Titre alternatif : Comment toucher le fond, puis continuer de creuser.

Quand on aborde le thème de la drogue, et a forciori de la prostitution chez les mineurs, y'a toujours comme un malaise latent qui s'installe dans la pièce sans payer de loyer.
Ce film est un Behemoth du cinéma, selon moi. Qu'importe la technique si la caméra ne transporte aucune émotion ; on est ici sur une gemme quasi documentaire, sans prétention de révolution cinématographique.

L'ambiance du film est si pesante, si sombre, on ne nous donne aucune lueur d'espoir. Quand la pente commence à être remontée par les deux protagonistes, elle est redescendue aussi tôt. On peut les apercevoir creuser leur propre tombe dans ce Berlin sale, miteux, miséreux, d'une précarité atroce. Plus le film progresse, moins on a d'espoir en fait. La volonté maladive de l'héroïne (lol) de vouloir être "cool" la projette au fond du trou, au Baby tapin.

Au niveau de la BO, on est sur du Bowie donc on se met très bien.
Scène préférée : [spoiler] post-rechûte, Kristiane se balade, cadavérique, à la station Zoo à la recherche de Babsie, elle croise tous ces visages meurtris par la drogue, sous des notes de piano très graves résonnant comme des tambours.

Ce film m'a fait lire le livre, ce qui est un exploit en lui-même.