Consommons le sourire de Nicolas Cage sans modération

Aucunement séduit par Bryan Taylor. Le fou qui crut me captiver avec sa mise en scène agitée et irritable. Non quelques fois c’est plaisant. Enfin, il ne faut pas en abuser sinon cela peut vite partir en spasmes musculaires et en dilatation instantanée des pupilles. Tiens, ces symptômes peuvent faire rappeler une certaine drogue. Suite à son deuxième Crank et au second volet du Ghost Rider, pour moi ce fut l’overdose.

Mon attrait pour ce nouveau métrage qui a le mérite de rester cohérent avec la filmographie du Monsieur trop agité à mon goût, c’est… Nicolas Cage. Légende cinématique de seconde zone, l’acteur de 54 ans à l’heure où j’écris cette critique, continue depuis longtemps maintenant de raser les murs hollywoodiens, en contractualisant avec ces quelques auteurs (gaffeurs, parfois dans le bon sens du terme) que sont Neil LaBute (The Wicker Man), Patrick Lussier (Drive Angry), Mark Steven Johnson (Ghost Rider) ou encore Vic Armstrong (Left Behind). Cette fois-ci, prenant de l’âge il préfère semble-t-il continuer de jouer de son personnage de psychopathe. Une manoeuvre artistique qui séduit de plus en plus spectateurs et producteurs assoiffés de violence. Et moi je suis friand de cela, friand de ce sourire machiavélique et de ses cris démoniaques, véritables signatures professionnelles. Et non de Zeus ce que c’est flippant dans ce Mom and dad. Selma Blair, quant à elle livre également une belle prestation.

Papa Cage exhibant ses canines éguisées, sourire jusqu'aux oreille, c'est bien la principale force de ce métrage. La thématique est aussi plaisante mais cela manque cruellement de développement scénaristique, notamment sur le message moral qu’il est possible de tirer. Le délire, j’adhére totalement. Toutefois l'histoire semble rapidement s’essouffler durant le deuxième acte alors que le premier avait mis longtemps à démarrer. Ou alors me suis-je trop habitué à la came du cinéaste qui n’aurait dorénavant plus tellement de saveur ? Ici j'ai l'impressoin de faire face à un cinéaste qui persiste à réutiliser sa recette sans vraiment évoluer, notamment dans la construction narrative. Ce qui n'est pas son fort à mon humble avis. Comme quoi des fois, difficile de porter les deux casquettes. B.Taylor reste à présent, plus qu'avant, piégé dans sa thématique. Regrettable, puisque une histoire originale, on nous proposait semblait-il.

A contrario, N.Cage lui, reste toujours avec toutes ses années, artistiquement intéressant et intriguant. Ses films, souvent sous-estimés, peuvent rapidement devenir cultes. Et c’est pourquoi je vais continuer de le suivre dans sa course effrénée prenant place dans les grandes catacombes hollywoodiennes. Prochaine escale ; Mandy (2018) du réalisateur Panos Cosmatos. Vous aussi il est dans votre liste ?