Mère et fils... et voisine

"Mais y'a aucune momie dans ce film ! C'est nul !", je suis sur qu'au moins une personne dans le monde a du dire ça après avoir vu le film.

Bref, Mommy, avant d'entendre parler de ce film je ne connaissais pas l'univers du jeune et talentueux Xavier Dolan, ce n'est que grâce à la réputation et la bande annonce de ce film que j'ai voulu m'y plonger, et je suis bien content car sa filmographie pour l'instant assez courte est tout de même exemplaire.
Pour son cinquième film Dolan à peine âgé de 25 ans prouve qu'il est un enfant prodigue, jamais un film décevant et ce n'est pas avec celui ci qu'il va commencer.

Mommy comme tous ses films se porte sur une femme, enfin si on regarde bien ses quatre premiers se portent plus sur un homme en fait, bien que les femmes ne soient jamais loin les hommes sont toujours les rôles principaux, là bien qu'il y ai un rôle masculin central le film se concentre bien plus sur cette mère en détresse, pas très étonnant vu que le titre signifie "Maman".
Dolan a quelque chose avec les femmes et les mères en particulier, il sait les comprendre et les filmer, peut être est-ce du à son homosexualité je ne sais pas, en tout cas il sait parfaitement les comprendre et il le prouve avec ce film incroyable.

Dans ce cinquième long métrage Dolan nous fait suivre Diane surnommé Die, une femme divorcée qui se voit récupérer son fils Steve après un séjour en hôpital spécialisé, il est victime de troubles du comportements, il est possessif, violent et très soupe au lait, (j'avais envie de placer cette phrase désolé^^).
Diane qui a du mal à trouver un travail va devoir s'occuper de son fils seule, ayant beaucoup de mal et ayant peur de son fils elle ne sait plus quoi faire, elle est perdue, rien d'étonnant c'est une mère, une mère qui voit son fils mineur malade à ce point c'est forcement insoutenable, mais un jour la voisine d'en face Kyla va croiser leur route, une femme très timide et qui a du mal à parler avec les gens, on apprend par la suite qu'elle a travaillée dans un collège, on peut donc en déduire qu'elle a été victime d'un burnout.
Elle va rentrer dans la vie de cette mère et de son fils d'une manière très particulière, les trois personnes vont former une sorte de petite famille et comme le synopsis le précise trouver une forme d’équilibre.


Dolan nous plonge donc dans une histoire de famille renversante et écrite avec talent, sa mise en scène est de plus en plus travaillée à chaque film et il nous en met clairement plein la vue avec ses acteurs fétiches, en tête la géniale Anne Dorval qui a figurée au casting de tous ses films à part "Tom à la ferme", Suzanne Clément saisissante qui est aussi une fidèle du réalisateur et le jeune mais non moins impressionnant Antoine-Olivier Pilon qu'on peut apercevoir vers la fin de "Laurence Anyways", un gosse épatant et dans ce rôle il est tout simplement parfait.
Le très bon Patrick Huard vu dans "Starbuck" est également génial.

Pour ce qui est de la réalisation, le format carré m'a troublé au départ, enfin quand je dis au départ c'est au regard de la bande annonce, c'est la première fois qu'il utilise ce format et c'est d'ailleurs la première fois que je vois un film dans ce format, je trouvais ça bizarre au début et puis une fois devant le film ça n'a fait qu'apporter un plus, ça offre des plans très précis et bien définis, les acteurs sont aux centre du film quand la caméra est portée sur eux, il y a vraiment une atmosphère unique.
Et puis cette surprise que Dolan nous fait d'écarter l'écran à deux reprises, quelle idée de génie, l'écran qui s'ouvre lors de moment heureux pour passer du carré au 16:9, tout simplement remarquable, il avait déjà un peut fait ça avec "Tom à la ferme" ou l'écran s'aplatissait pour donner de la tension.

Il nous livre vraiment un joyau comme on en voit rarement, une histoire simple mais réaliste, dure et belle à la fois, proposée dans les décors d'un canada simple lui aussi mais qui apporte un vrai je ne sais quoi à l'histoire.
J'oubliais, la musique aussi, j'en parle à chacun de ses films c'est inévitable, les musiques qu'il choisies sont toujours en parfaite harmonie avec ses images, décidément il me surprendra toujours sur ce point comme sur tant d'autres.

En résumé son prix du jury au festival de Cannes il ne l'a pas volé, un boulot de professionnel et de passionné, un Dolan exceptionnel, continu mon vieux, enfin mon jeune, continu !

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le 17 nov. 2014

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-MC

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