Mommy, j'ai raté l'avion.
Ca y est ! Hourra ! Il semblerait que Xav' Dol' ait réalisé son meilleur film ! Hourra, hourra, donc, pour conclure parce qu'il n'y a pas encore de quoi exploser - pour une raison énigmatique, je pense régulièrement à des gens qui exploseraient pour diverses raisons, dont le bonheur - mais quand même, il est temps de le souligner. Fini Godard et la nouvelle vague, bonjour Cassavetes.
Étrangement, en réalisant son meilleur film, il a pourtant légèrement régressé, mais je vais m'expliquer. Déjà, bonne nouvelle, fini la nouvelle vague, les mots d'amour éparpillés sur les synthés au ralenti, et c'est déjà bien ; presque finie la suffisance, la prétention de rendre chaque image sublime - tant pis pour le reste - évidemment, il en reste, des ralentis et des effets "pub", mais quand même, c'est mieux, c'est sérieux un peu. D'un autre côté, c'est toujours aussi simpliste, les personnages écrits en GROS ! Avec des traits de caractères comme des maisons, une subtilité de tronc d'arbre ! C'est peut-être ce que j'ai détesté, ce qui m'a tué, dès le début. Avec cet accent canadien, absolument too much, "obviousment". Et ça continue, le programme de quatrième de maths, c'est des inversions de matrices ; l'hôpital psy c'est camisoles et pains dans la gueule. Et c'est comme ça tout le temps. Est-ce que la mère a besoin de remettre son string pour montrer qu'elle fait la pétasse ? Est-ce qu'il faut la gamine qui vient chercher sa mère trois fois ? Est-ce qu'il faut vraiment un collier de pâtes - et pourtant j'aime les colliers de pâtes - pour montrer que c'est encore un enfant ce petit monstre ? Est-ce qu'il fallait filmer dans ce format bizarre pendant deux heures déjà étroites ? Non, évidemment. On aurait pu se passer de tout ça. Il y a même des gens qui te laisse deviner, qui maîtrise des choses comme l’ellipse, le hors champ, mais pas Dolan, Dolan il aime foncer tête baissée dans la porte.
Avant, dans ses films, il criait partout, c'était affreux. Maintenant, il a compris qu'il pouvait se calmer, dire les choses autrement, les montrer. C'est la bonne voie. Mais bon, un gamin et sa mère qui crient pendant près de deux heures et demie, on est encore loin de l'arrivée. Quoi qu'il en soit, ne soyons pas dur, ça reste son meilleur film, c'est même assez drôle parfois, et heureusement.
Et puis, quand même, c'est le plus gros clin d'oeil à Maman j'ai raté l'avion de l'histoire du cinéma, alors je ne pouvais pas passer à côté.
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