Mommy, l'histoire de Dianne et de son fils Steve, c'est un garçon difficile hyperactif qui suite au décès de son père a beaucoup plus de mal avec ses sauts d'humeurs. Trop violent dans son pensionnat Dianne est obligée de le prendre sous son toit. Une relation explosive, mais sincère commence dans cette petite famille. Kyla la voisine vient essayer d'adoucir cette tension entre mère et fils.


Une histoire on ne peut plus simple, mais d'une violence et d'une richesse sans nul égal. S'il y a bien une chose qui nous touche tous en tant qu'être humain c'est bien le lien mère-fils ou père-fille. Ce film nous plonge dans un milieu social modeste avec certes peu de personnes à l'écran, mais tous sont poignants dans leur sincérité. Les acteurs encore une fois avec Dolan ne font pas semblant et incarnent leurs rôle avec fougue. L'étonnement est total, voir dans un récit si banal et en même temps une profondeur si travaillée c'est bien là qu'on se rend compte du potentiel de l'oeuvre rien qu'à travers ses acteurs.


La mise en scène est culottée faire un long métrage en format 1:1 donc carré c'est du jamais-vu pour ma part et déroutant au premier abord. Ce n'est pas choisi au hasard, car ce cadre renforce l'emprisonnement dans lequel est notre famille et ça fonctionne à merveille. A deux reprises on passe en plein écran pour montrer l'épanouissement éphémère de nos protagonistes. Heureusement que ce n'est pas plus souvent sinon l'intérêt du 1:1 tombe à l'eau. Tout ou presque est en plan serré ce qui ne laisse pas beaucoup de place au mouvement, mais c'est un choix pour être au plus près avec eux.


La musique, ah ça fait du bien d'entendre autant de genres dans un film, quelle maitrise encore une fois ! Tout colle et l'harmonie entre ce qu'on voit et ce qu'on entend est au rendez-vous. Xavier Dolan est l'un des rare à savoir manier aussi bien le son et l'image, une réelle fusion à l'écran. L'image pour finir est certes très petite, mais esthétiquement c'est d'une beauté sans nom. C'est à la fois cru et mélancolique. Le lyrisme nous emporte dans cette tragédie et apporte une dimension de liberté par moments. La fin est grandiose et il ne pouvait mieux conclure son oeuvre !


La liberté de XDolan apporte un nouveau souffle au cinéma d'auteur; qu'elle bouffée d'air frais !

Créée

le 8 avr. 2015

Critique lue 370 fois

Hortasio

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