Vous faites pas avoir, c'est pas le film avec The Rock

Vous savez sur les affiches, y'a toujours un petit slogan, une accroche rigolote ou qui fait peur suivant le genre du film. Ben pour Mommy j'aurais foutu "Un film qu'il aurait pu être bien".

Je l'ai vu par une belle soirée d'août après une journée à la plage, l'eau était pas trop froide et en plus après, on a mangé des moules, c'était chouette. Affalé de tout mon long dans le sofa parental, je zappais machinalement, espérant trouver un épisode des Simpsons, un documentaire animalier ou encore un porno allemand (à ce sujet je vous conseille très fortement "Meine große Wurst" si vous aimez les femmes et la charcuterie bavaroise). Mon choix se porta sur Mommy, passant alors sur Canal + Décalé. On m'avait dit beaucoup de bien du film, j'en avais lu beaucoup de bien, j'avais entendu d'innombrables chroniques radio, vidéo, la police qui m'en disaient beaucoup de bien; et puis depuis ses premiers films, j'aime bien ce que fait Xavier Dolan, ça se branlotte parfois un peu en chino bleu et gros pull jacquard mais c'est pas inintéressant et certains sont même très bons.

Mais là bon.. Je sais pas si c'est parce que j'commence à être blasé qu'il parle de ses problèmes maternels dans chacun de ses films quasiment ou si c'est parce qu'il est pas aussi bon que les autres dans le fond ou la forme mais je me suis fait chier à en mourir. C'est affligeant de voir une telle série de soufflés qui retombent du début à la fin. Y'a toujours ce petit espoir d'une scène qui commence très bien, et puis ou bien on passe à une autre comme si elle n'avait jamais existé, ou bien on va avoir une scène qui va nous faire dire "Tiens dans un autre film ça se passerait comme ça, mais pas ici, on est chez Dolan merde" et puis en fait ça se passe comme dans les autres films. Certaines scènes sont beaucoup trop évidentes ou téléphonées, en mode "REGARDEZ, REGARDEZ COMME C'EST PAS FACILE, ET COMME LA VIE DE CETTE MÈRE EST UNE TARTINE DE MERDE DANS LAQUELLE ELLE DOIT MORDRE TOUS LES MATINS"

Les personnages aussi sont un peu chiants. Le gamin par exemple, bah à part gueuler fort et mettre une ou deux mandales il est pas convaincant, la mère pareil, on s'en branle autant qu'elle a l'air de se foutre de tout ce qui se passe. La seule qui aurait pu être intéressante c'est l'institutrice mais bon, elle prend peu à peu de moins en moins de place dans le film et pas parce que la relation mère-fils s'intensifie, ce qui aurait été une bonne explication, non là elle se contente juste de rien dire du tout et puis regarder dans le vague avec ses grands yeux de biche.

Après tout n'est pas à jeter bien sûr, y'a des instants géniaux, dans le fond comme la forme et mis à part le choix du format carré qui n'apporte rien (pas même une sensation d'étouffement comme on pourrait le penser, mais ça c'est peut-être parce que je l'ai pas vu au cinéma et encore) on sent qu'il sait se servir d'une caméra et comment utiliser une playlist éclectique. M'enfin bon, après le torrent de bravos qu'il s'est pris de partout, j'ai été vachement déçu. Et puis y'a pas Rick O' Connell.