Ah ! Laura Antonelli, tout un programme… Ceux qui ont vu un jour Ma femme est un violon (titre à prendre au sens littéral, comme le prouve cette image : http://img.filmsactu.com/datas/dvd/m/a/ma-femme-est-un-violon/n/484962ab38cee.jpg) savent de quoi je parle et ce n’est pas sa relation sulfureuse avec notre Bébel national pendant les 70’s à coups de Mariés de l’an II et de Docteur Popaul qui va refroidir les plus téméraires d’entre nous, bien au contraire…

En 1973, la belle connait un grand succès plastique et critique avec un film culte chez nos voisins transalpins, Malicia, ce qui la transforme du jour au lendemain en star et sex-symbol de luxe et lui ouvre les castings des plus grands réalisateurs comme Luigi Comencini ici-même, dès l’année suivante.

Comme à son habitude, Laura s’y montre d’autant moins frileuse que le film ne tourne finalement qu’autour de la question sexuelle, avec une vague histoire de mariage incestueux dans la Sicile du début du vingtième siècle et les solutions pour vivre la frustration qui en découle…

Hélas, comme le reste du film, la pauvre Laura a perdu ici tout son allant, et je ne pensais pas qu’il me serait possible de la contempler un jour se faire tailler en pièces les vêtements dans une botte de foin (en tout bien tout honneur, bien sûr, mais les vêtements féminins d’alors sont d’une telle complexité…) sans esquisser d’autre crispation physiologique qu’un bâillement prolongé artistiquement accompagné par un soupir las du plus bel effet.

On imagine que le film se veut corrosif, un peu critique sociale, un peu satyre des mœurs, peut-être même un peu comédie légère, qui sait, mais aucun indice ne vient informer plus avant un spectateur qui s’ennuie et qui regarde sa montre en attendant la fin du supplice…

Les acteurs sont tous terriblement insupportables, que ce soit le frère/époux vulgaire, le chauffeur infatué ou même le pauvre Jean Rochefort qui vient se perdre ici sans trop de raison…

L’histoire, d’une grande imbécilité, passe son temps à se perdre dans des digressions ennuyeuses, comme les moqueries laborieuses sur d’Annunzio ou d’interminables visites au couvent, le tout dans un mélange de vulgaire épais et de pudibonderie hypocrite.

La seule surprise du film, finalement, c’est de le découvrir relativement populaire sur ce site, une raison supplémentaire s’il en était besoin de vous avouer la grande incompréhension qui m’étreint parfois devant cette situation navrante…
Torpenn
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top 15 Films de Chauffeur de Maître

Créée

le 17 juin 2013

Critique lue 1.5K fois

10 j'aime

2 commentaires

Torpenn

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

10
2

D'autres avis sur Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ?

Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ?
Eric31
8

Critique de Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? par Eric31

Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? (« Mio Dio, come sono caduta in basso ! ») est une jolie petite comédie de mœurs italienne réalisé par Luigi Comencini, coécrite par Ivo Perilli (Riz amer...

le 1 avr. 2015

3 j'aime

1

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

468 j'aime

181

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

393 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

365 j'aime

131