Mon beau-père et moi...euh et nous...euh et vous !

L'affiche a le mérite d'être franche et claire. Le gribouillis qui vient effacer le « et moi » pour le remplacer par « et nous » résume parfaitement la situation. Tout n'est que redite. Voici l'opus numéro 3 des aventures familiales de Greg Focker et de Jack Byrnes.

Le premier épisode était une réussite, assez drôle et avait eu le mérite de sortir Robert de Niro au début des années 2000 de son ghetto cinématographique : oublié des bons réalisateurs et appelé par les mauvais pour ne jouer que la caricature de lui-même. Même si on retrouvait son indéfectible côté mafieux par ses mimiques, l'acteur s'essayait avec succès à la comédie. La suite nous dira que l'heure de gloire était bel et bien passée et que ce film n'y changera rien.

La suite, "Mon beau-père, mes parents et moi" en 2004, était déjà plus poussive mais avait eu le mérite de sortir du néant, un peu de la même manière que Robert de Niro, Dustin Hoffman et Barbra Streisand, qui jouaient un couple à la libération sexuelle qui nous a fait hurler de rire. L'ensemble fonctionnait somme toute assez bien.

Le troisième et dernier (on espère que c'est le bon dernier) opus est sorti en 2010. Mais cette fois-ci, rien de drôle. Les situations sont déjà vues ou prévisibles, les blagues lourdingues ou absentes tandis que le duo Ben Stiller / Robert de Niro tourne en roue libre, abandonné par un réalisateur sans doute plus préoccupé des possibles bénéfices qu'il pourrait engranger d'un tel film plutôt que de la qualité artistique et cinématographique de son oeuvre.

Le film est une vitrine du cinéma américain entre gloires déchues (Robert de Niro, Harvey Keitel, Dustin Hoffman, Barbra Streisand, Laura Dern) et de "stars tendance" (Ben Stiller, Owen Wilson, Jessica Alba). Mais la mayonnaise ne prend pas, aucun acteur n'arrive à éclairer de son talent le film désespérément vide. Certains comme Owen Wilson finissent même par agacer.

A force de vouloir pomper la machine à fric, il ne reste plus rien. Voilà la triste représentation d'un cinéma où l'art s'est transformé en industrie dénuée d'inventivité.
potaille
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le 23 nov. 2011

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