Un cow-boy qui devrait se mêler de ses propres affaires !

Parmi tant de western spaghettis que nous comptons aujourd'hui tels que Le bon, la brute et le truand ou On l’appelle Trinita, Mon nom est Personne est celui qui m’a le plus influencé pour son niveau élevé du sarcasme. Le long-métrage est réalisé pendant une époque très révolue des productions mêlant les genres western et humour. Un genre de films se basant sur des critères précises tels que le scénario, l’esthétique des scènes ou même les musiques. En parlant de scénario, le film m’a attiré toute mon attention en plaçant comme personnage principal un drôle de cow-boy doté d'une bêtise bien renversante, Personne. Ce dernier tente d’établir un lien d’amitié avec Jack Beauregard, un héros cherchant à se venger de la mort de son frère. Fan déterminé à l’absolu, Personne va se faire un plaisir de déclencher une série de situations conduisant Jack à oublier sa soif de vengeance et l’amener à tuer 150 gangsters sillonnant les territoires hostiles de l’Amérique.


Vu récemment aux côtés de Bud Spencer dans les films On l’appelle Trinita et On continue à l’appeler Trinita, Terrence Hill est increvable dans son rôle de cow-boy qui fait bien amuser la galerie en se comportant comme un vrai guignol. Ce dernier s’éclate comme un rien. Il dégage un charme fou sans s’imposer une limite à ses gestes et ses grimaces hilarants. Face à lui, un Henry Fonda en bon cow-boy agissant pour son propre compte. Manipulant bien le revolver, Henry se donne à cœur de joie d’incarner un personnage possédant une personnalité différente et plus sérieuse que Personne. Un face-à-face riche en défis et en répliques manipulateurs entre ces deux derniers. Des grands, des petits, des défoncés, des édentés, encore un casting de personnages secondaires qui nous fait bien découvrir le far-west dans toute sa définition. Histoire d'apporter de l’amusement sans émettre la moindre once de mélancolie.


D'un œil attentif pendant le visionnage du film, on sent bien l'intervention et l'influence de Sergio Leone et de son expertise à certains moments du film. D'un côté, quand on parle de western, on ne peut pas s’empêcher de penser à lui. Même si le réalisateur officiel du film est Tonino Valerii, Sergio a contribué à la réalisation de cette oeuvre cinématographique en tournant quelques scènes comme celle avec les baffes. Et c'est ainsi qu'on découvre ce qu'est le western spaghetti, une série de scènes loufoques et disjonctées à jamais avec des effets visuels qui passent très bien comme l’accélération des baffes avec un excellent bruitage. Des scènes qui m'ont fait plier de rire, impossible de me retenir. J'avais presque le souffle coupé.


Et s'il y a bien une scène qui faut retenir de ce long-métrage, c'est bien celle du concours avec les chopes de bière dont je me rappelle très bien comment mon ventre en a souffert à la fin. Et encore, je ne pouvais même pas me calmer car la scène des baffes prenait le relais du divertissement. D'un point de vue technique, Tonino a accompli un travail remarquable sur toute la durée du film en exploitant à fond les protagonistes Personne et Jack Beauregard avec une mise en scène très digne des westerns spaghetti. Gros plans, plans serrés, plans panoramiques, tout y est ! Y compris un soin particulier des costumes et des décors. Et également les musiques composées par le maître suprême, Ennio Morricone, grand compositeur incontesté des bandes de son des westerns. Un film dont je garde un souvenir inoubliable. 8/10



Un salaud de la plus belle espèce qui, pour une poignée de dollars, tirait dans le dos d'un ami


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le 31 mai 2017

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LeTigre

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