Un film que je ne me lasse pas de voir...

Ce western est particulier : il est parodique. En effet, le sujet (celui du temps qui passe) est abordé avec humour, ne serait-ce que la scène des "baffes", en passant par la scène finale avec le barbier. De plus, sa particularité est amplifiée par le fait que le réalisateur, Sergio Leone, s'auto-parodie avec Mon nom est Personne, en caricaturant ses précédents films : avec à la première scène, les trois tueurs qui s'avancent pour tuer Jack Beauregard, ce sont ceux d'Il était une fois dans l'ouest qui attendent l'Homme à l'Harmonica ; ou bien avec l'expression "Va te faire foutre", murmurée à l'oreille de Jack, présente elle aussi dans Le bon, la brute et le truand où Tuco (Eli Wallach) se prend un café à travers la face par Blondin (Clint Eastwood). Ou encore en reprenant quelques scènes et en utilisant le compositeur des westerns habituels de Sergio Leone : Morricone, avec le thème principal, mais aussi avec "The wild horde", qui nous rappelle la Chevauchée des Walkyries de Wagner, annonçant à chaque fois le rendez-vous de Jack avec son destin.


Un petit résumé de ses "plus" qui ont fait de ce film ce qu'il est :



  • tout d'abord la musique, signée par Ennio Morricone : un vrai plaisir de l'écouter,

  • les répliques (dont "Quand tu ne seras plus Personne et que tu seras quelqu'un, viens me revoir"),

  • mais aussi, tout simplement l'histoire : le fait qu'une personne veuille absolument que son héros réalise son rêve d'enfant, la fin avec la lettre-hommage de Jack Beauregard,

  • les thèmes abordés : comme dit plus haut, celui du temps qui passe, le contraste ancien/nouveau temps, la relation idole/admirateur...


Cette fin se veut nostalgique, mais avec des propos pourtant assez justes, et il y a là un certain contraste : tout le long du film, il y a une dimension parodique, mais on finit par des propos nostalgiques des temps anciens, ces propos nous montrent le changement vu par Jack Beauregard entre le XIX ème et le XX ème siècle : les gens changent, la violence est partout, le passage vers une époque plus moderne, plus industrielle se dessine. On voit donc une certaine inquiétude du personnage par rapport au nouveau siècle qui arrive, il se sent dépassé. Elle véhicule aussi une morale, la morale du film et aussi la morale du "nouveau temps". Cette morale pourrait très bien résumer la relation entre Personne et Jack.

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le 16 févr. 2014

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Szagad

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