Je partais pas gagnant. Mais c'était prenant tout du long et j'en suis le premier surpris.


Le récit comporte quelques maladresses : le plus gros problème, c'est le côté décousu. Je connais pas bien la réalisatrice mais vu que c'était le cas pour son "Polisse", je me dis que ça doit être une marque de fabrique. En tous cas, ce manque de fluidité nuit un peu à la narration dans le sens où on a l'impression qu'elle ne construit pas ses scènes, qu'elle se contente d'être synthétique. Heureusement, en contre-partie, elle écrit super bien ses personnages et les exploite bien (du moins dans ce film-ci). C'est tout l'intérêt du film d'ailleurs : suivre ces personnages qui s'auto-détruisent, qui se détestent. On sent là une belle continuité, une belle évolution. La fin tombe un peu à plat, faut dire que ça commençait à tourner en rond depuis quelques scènes et que c'est un peu facile de conclure, ou si pas facile un peu incomplet. Parce qu'on n'a pas la sensation qu'ils sont arrivés à un endroit précis. Il y a aussi des personnages qui tombent à l'eau, des relations sous-exploitées (cette relation, il aurait été bien de la voir un peu plus au travers du regard des autres ; on a bien le regard du frère mais c'est redondant, à peine exploité). Les parties au présent sont très naze, je comprends pas l'intérêt : l'auteure exploite tellement mal ce présent qu'on s'en fiche. Et puis elle-même ne s'intéresse pas tellement à son personnage principal, on sent bien que c'est ce mec qui l'obsède. En témoignent les derniers plans du film.


La mise en scène fonctionne. Les premiers plans font un peu peur, c'est un peu 'too much', que ce soit la manière de filmer ou le jeu de l'actrice principale. Après, on s'y fait. Notamment grâce à Cassel qui prend vraiment le spectateur dans sa main pour danser avec lui. Si c'est Bercot qui eu son prix, c'est vraiment Cassel qui nous transporte dans ce film. D'ailleurs, la Bercot, y a quelques moments où son jeu devient un peu agaçant. Parfois il est juste, il est puissant, mais c'est inégal et parfois elle se plante. Alors que Cassel il est impecc' tout du long, il s'impose une rigueur dont il ne démord jamais. Garrel est assez chouette aussi, dommage qu'on ne le voit pas plus souvent.


Bref, c'était sympa à regarder même si c'est décousu et que la fin manque de souffle.


Ci-bas, j'ai préparé quelques 'accroches', parce que j'ai remarqué que Senscritique aimait bien ça, surtout quand il s'agit de mettre un membre en valeur. Alors bon, au cas où l'équipe choisirait ma critique, bien que le film ne soit plus d'actualité, j'ai décidé de leur facilité la tâche (ils n'ont plus qu'à choisir leur préférée).


"La quéquette de Cassel est grandiose, à marquer dans les anales de l'histoire"


"C'est chiant et décousu mais y a Bercot à poil et Norman qui fait des blagues"


"Louis Garrel prouve ici qu'il a le talent nécessaire pour jouer dans n'importe quelle comédie avec Christian Clavier et Jean Reno"

Fatpooper
7
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le 8 sept. 2017

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Fatpooper

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