Comédie romantique ou comédie dramatique ? Drame romantique ? Je ne saurais insérer Mon Roi sous une de ces étiquettes. Ce qui est certain, c'est que nous ne pouvons le qualifier de romance à l'eau de rose. Romance à l'arsenic alors ? Une relation empoisonnée, c'est clair. Mais Maïwenn me laisse dans l'incertitude. Quand on parle de « pervers narcissique » on pense tout de suite « quel connard » mais ici le film est réalisé de façon à ce que l'on ne puisse pas détester Vincent Cassel ( c'est difficile me direz vous ) et pourtant on voudrait le tuer plusieurs fois pendant ces deux heures, mais comment le détester quand il vous charme, même vous spectateurs, par son charisme, son humour, sa sensibilité... Au fond, la personne que l'on déteste le plus en regardant son film est Maïwenn, elle nous torture, nous tourmente, joue avec nos nerfs de façon si géniale qu'on ne peut pas vraiment la détester finalement. Tout se joue entre amour/haine et joué magnifiquement par des acteurs principaux bouleversants, dont Emmanuelle Bercot qui trouve toujours le juste milieu entre femme éprise, larmoyante et femme forte, libre. On se prend de fascination par son personnage, on ne la plaint pas, on la comprend simplement, on l'admire pour son courage mais on la déteste pour sa naïveté. Voilà où réside tout l'art de Maïwenn, elle perturbe et ses dialogues épurés, ses scènes d'humour mais toujours ce caractère revendicateur font toujours autant d'effet. À l'heure où chacun fait de la psychanalyse à tout va, où tout le monde est considéré comme un « pervers narcissique », elle montre la complexité de la nature humaine et nuance toujours ses points de vue. Un film féministe mais pas trop. Sérieux mais pas dans l'excès. Romantique mais pas fleur bleue. Dramatique mais pas larmoyant. Le juste équilibre.