Homonymie kafkaienne
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Trois Césars en 1977 pour ce film:César du meilleur film, César du meilleur réalisateur pour Joseph Losey puis César du meilleur décor pour Alexandre Trauner. C'est vraiment mérité pour ce film remarquable sur une étrange et dangereuse quête d'identité du héros et de son double nous entrainant en même temps jusqu'à la rafle du Vél’d’Hiv. Alain Delon est impressionnant tout le long.Là, il aurait du avoir un César rien que pour lui. Producteur du projet,il déclarera y avoir perdu plus de 3 millions de francs vu l'échec du film à sa sortie.On assiste à toute l'organisation mise en œuvre pour traquer les juifs par le gouvernement de Vichy.Les personnages nazis sont d'ailleurs les grands absents du film.Très proche de l'univers de Franz Kafka dans cette quête psychologique et morale, certaines images avec ce chapeau et ce costume du personnage rappelle l'univers aussi de René Magritte. Le réel et le fantasmé vont finir par se brouiller.Ce questionnement sur la notion d'identité avec ce qui se passe en 1942 est palpitant. Le héros vit dans le luxe, en plein Paris, durant l'occupation Allemande.Il a ses visions avec son quotidien d'usurier mais aussi celles de M. Klein , cet autre M. Klein . C'est ce miroir qui devient étrange, dans lequel il se retrouve souvent à l'écran.La scène du début avec cette médecine qui examine les individus comme des animaux, est terrible.Traitant son patient comme l'on traiterait un cheval, cette scène terrifie avec ce médecin abject . Pourtant, c'est une reconstitution fidèle d'une scène de vie quotidienne sous le régime de Vichy. Puis, toute cette administration qui fiche consciencieusement tous ses administrés est particulièrement bien montré jusqu'à cet État français qui organise la rafle du Vél' d'Hiv . La scène où le héros assiste à un spectacle d'une pièce antisémite immonde marque bien les esprits.Alain Delon court tout le long du film après des fantômes notamment dans cette scène du château où il pénètre dans un univers hors du temps .Le thème principal de Monsieur Klein, c’est l’indifférence.Lors de la scène finale magnifique au Vel d’hiv, Klein se perd dans la foule à la recherche de l'autre Klein, prenant le risque de se retrouver lui-même dans cette terrible rafle.La mise en scène est somptueuse et la distribution est géniale avec plein de seconds rôles connus.
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Créée
le 16 mai 2018
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