Monsters, c'est l'antithèse du film d'invasion extra-terrestre. Budget restreint, réalisation anglaise, acteurs inconnus, bref pas de quoi ameuter le public, et pourtant c'est exactement là-dessus que mise tout le film, prendre les spectateurs à contre-pied pour mieux les surprendre.
Il y a 6 ans, une sonde de la NASA s'écrasa dans la jungle mexicaine, libérant sur terre des particules d'une forme de vie extra-terrestre. Depuis la zone est devenue désertique, mise en quarantaine et dominée par ces créatures de l'espace. Andrew (Scoot McNairy), un photographe en Amérique centrale, acceptera d'aider Samantha (Whitney Able) à rejoindre les Etats-Unis. Devant contourner la zone infectée en prenant le ferry, leurs plans seront modifiés lorsqu'ils se feront voler leurs passeports, les obligeant traverser ce territoire hostile.

Malgré un budget anorexique de 800.000 dollars, Gareth Edwards, le réalisateur, réussit à nous servir quelque chose de visuellement somptueux, le tout soutenu par un duo intéressant. Malheureusement, si ses intentions de relancer le genre sont louables, son développement se révèle quant à lui trop plat pour réussir à vraiment maintenir en haleine. D'ailleurs l'expédition ne commencera qu'une fois la moitié de la bobine écoulée, étant précédée par une présentation des personnages et un plantage du décor paraissants sans fin. Lorsqu'enfin la balade commencera, on croisera les doigts pour qu'il se passe quelque chose, mais non, rien, hormis nos deux comparses qui s'amuseront à faire joujou avec des champignons qui clignotent. Pas de tension, pas d'action, cette traversée semblera être une partie de plaisir qui ne durera pas plus de deux jours, sans que nos héros ne ressentent faim ou soif (mais n'oubliant pas de prendre des clichés ou aller pisser), et clôturée par une scène où deux Cthulhus nous offrent une scène de porn never-seen-before. EFFECTIVEMENT, le genre est relancé, ça ne fait aucun doute.

Bref, Monsters n'est pas vraiment la révélation à laquelle on aurait pu s'attendre, ressemblant à un Lost in Translation où Scarlett Johansson et Bill Murray se feraient emmerder par Paul le poulpe. L'amourette, car c'est le fond du film, est mièvre et maculée de situations sans effets, que ça soit lors des pauses spleens ou des — rares — moments pseudo-spookies, malgré la bonne volonté dont font preuve Able et McNairy pour tenter de nous faire croire en leurs personnages.
Reste la découverte de décors fabuleux qui retiendront notre attention, mais on aurait aimé autre chose qu'1h30 de programmes de Discovery Channel.
Pour conclure, ceux tentés par l'idée de suivre une amourette au milieu de la jungle sur léger fond de science-fiction seront probablement clients. Quant aux amateurs de sensations fortes et/ou d'aventure ils auront aussi bien à faire que de se remater Independence Day ou A la poursuite du diamant vert; ça n'est certes pas très intellectuel, mais au moins la rigolade prévaut la somnolence.
Mention spéciale pour Gareth Edwards, qui, s'il est un réalisateur et scénariste partageant le public, est en revanche un directeur de la photographie hors-pair, et ça n'est pas un hasard si sa filmographie n'est composée que de documentaires.
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le 4 avr. 2011

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